Bref.
7.3
Bref.

Série Canal+ (2011)

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C'était l'autre soir, on était sur le canapé avec ma copine. On regardait une vidéo du Tropeur à propos de la série Serge Le Mytho. Il blague sur le "Bref Cinematic Universe." C'était cool. Ma copine me dit que si elle a vu Bloqué et Serge le Mytho, elle a pas regardé Bref. C'était moins cool. Du coup, la semaine dernière, on s'est mis à regarder Bref.


Bruit d'un truc hyper rapide sur des images mises bout à bout


Bon, je ne vais pas vous faire la liste des trucs que j'avais déjà vu durant le visionnage à l'époque : (les marques en 3000, le fait qu'ils aient utilisés tous les caméos célèbre et qu'ils l'ont concentré dans un seul épisode, les gags récurrents qui fonctionnent bien, etc...) mais à le revoir je me suis aperçu de pas mal de choses.



Une série qui n'a pas vieillie :



Le premier truc qui m'a marqué à revoir Bref.... c'est de voir que la série à bientôt 10 ans. (Elle est sortie en 2011.) Mais mis à part certains détails (le fait que des trentenaires utilisent Facebook par exemple) l'humour est toujours assez actuel.


La série parle de notre rapport aux choses plus que de critiquer les choses (en 2020 ça fait 6 mois que j'ai un disque dur sur lequel je dois mettre mes sauvegardes de sécurité et... que j'ai toujours pas rempli) et les personnages de Bref ressemblent toujours à des potes, des colocs ou des gens que j'ai pu croiser la semaine dernière. De plus la série n'a pas vraiment de pique envers l'actualité ou envers les célébrités du moment ce qui fait que certains épisodes auraient pu sortir cette semaine et rester encore vifs.


Alors, oui, y a quand même des gags qui paraissent un peu éculés avec le temps, certaines réflexions qui font machos ("grâce à lui je suis un peu un connard, donc je suis un peu un mec") ou des trucs qui font "clichés de sitcom." Notamment le fait que le héros n'ai pas trop de problème pour enquiller les aventures et semble se faire draguer par les femme alors qu'il a un physique de monsieur-tout-le-monde (et que la série joue beaucoup là dessus.) Mais bon, j'accepte, vu que l'une des idées derrière la série est de raconter des choses étant arrivé à un peu tout le monde et que les histoires de cul un peu honteuses en font parties. (Et puis Khojandi corrige le tir avec le spectacle "Pulsion" où il raconte pas mal ses loses.)


Chapeau à l'épisode "Bref, je suis en mode survie" auquel j'ai pas mal repensé ces dernières années, et qui a le revoir m'a encore fait marrer. Chapeau aussi à tout un tas d'épisodes qui réussissent à avoir un final émouvant ("Bref, je suis vieille" "Bref, je suis un plan cul" "Bref, j'ai un pote à condition générales" "Bref, on était des gamins" ) par ci par là. C'est jamais forcé, toujours bien vu et il y a un véritable sens de l'écriture rien que dans l'alternance des épisodes, pour à la fois alterner les ambiances et les thèmes, mais aussi former une histoire dans l'esprit du spectateur tout en plantant des pistes pour plus tard. (On sent les fans de Kaamelott dans la création d'un format court.)



Le gag a trois niveau de Steve :



Exemple de réussite d'écriture, le traitement de Steve, l'ami homosexuel de "cette fille" ont trois niveaux :
- Le premier, c'est le fait qu'un homosexuel bien cliché tente de draguer le héros. C'est pas super recherché et même moi en 2011 ça me faisait lever les yeux de dépit. On a l'impression d'être au choix sur la vanne du mec qui a les jetons parce qu'il a peur qu'on le pense homosexuel ou sur le bon vieux cliché de l'homosexuel qui continue de draguer un hétéro parce qu'il ne comprend pas que non c'est non. (Et tout l'imaginaire qui va avec.) Le pire, c'est que la série sous entend plus loin que le héros a déjà eu un plan cul avec un homme (lors d'un plan à trois) et elle donne un message positif sur l'homosexualité dans la "saison 2".
- Le deuxième niveau, on s'en aperçoit assez vite, lorsqu'on est un peu plus attentif à la série, c'est que Steve, qui a l'air hyper efféminé dans la vie, joue des publicités pour des produits en 3000 dans lesquelles il parait ULTRA VIRIL. Le gars a des meufs collé à lui et parle avec une voix méga-grave. Là, c'est franchement plus drôle et plus recherché.
- Et le troisième niveau que j'ai vu en me tapant l'intégrale, c'est que le héros achète SYSTÉMATIQUEMENT les produits qu'il a vu dans ces pubs. Au point d'avoir une boite à outil dont il ne se sert jamais ou de boire dans plusieurs épisodes, un energy drink dont il trouve le goût pourtant dégueulasse. Pourquoi ? Parce qu'il le dit lui même : ces pubs lui on inculqué l'idée que c'était ça être un vrai mec.


On se retrouve donc avec un héros qui cours après une image de virilité que le spectateur sait depuis le départ totalement fake (et sans doute le héros s'il était plus attentif) et qui cherche à ressembler à un gars viril ... tout en fuyant cette même personne lorsque celle-ci se montre sous son aspect normal.


La série parle de l'insécurité masculine en trois ou quatre gags parsemés par-ci par-là. Chapeau !



Ha, hé mais c'est machin.... :



De plus, revoir Bref, c'est aussi s'apercevoir que des comédiens qui maintenant connus étaient déjà dans la série : alors, immédiatement on pense à Alice David, Bérengère Krief (qui était déjà plus ou moins connue) ou Kheiron mais j'étais vraiment surpris de voir quelqu'un comme Dedo, dans le rôle d'un mec normal et posé (Il reprend son rôle de Dedo à la fin de la série dans une soirée déguisée ce qui accompagne encore plus le côté meta...) On a aussi Jean Baptiste Lecaplain (Pitch, le trône des frogs) des comiques déjà connus à l'époque (Norman, Cyprien, les acteurs du Palmashow, Davy Mourier et Monsieurs Poulpe) mais plus étonnement Penelope Bagieu, Lucien Maine, Alban Ivanov, David Salles et... Blanche Gardin (si si dans deux épisodes.)


Et il y a aussi Jonatan Cohen, dans le rôle de Charles, que Khojandi a fait rejouer dans Bloqué et autour duquel il a construit le spin-off Serge le Mytho. Spin-off qui est lié à Bref par la magie d'un retcon lors de l'épisode 29 de Serge le Mytho Ce qui fait (en l'absence d'une suite au cinéma) de cet épisode, le dernier épisode de Bref en plus d'avouer que le personnage de Charles et celui de Serge sont une seule et même personne.


Ce qui au départ semblait être une manoeuvre un peu bizarre pour lier deux univers n'est à y réfléchir pas si idiot que ça. Alors, oui, le personnage de Charles a l'air différent de celui de Serge, même si, une scène au milieu de l'épisode "Bref, Charles est un pote" semble dire qu'il est doué pour raconter des anecdotes.


Alors... théorie de fan. Il n'est peut-être pas impossible qu'à une période de sa vie, Serge ai tenté de partir de chez sa mère, de sa banlieue et de trouver un travail au centre de Paris. Il est possible aussi qu'il ai changé de prénom suite à un quiproquo (après tout, le héros s'appelle "Eric Dampierre") ou suite à un autre mytho. On peut s'imaginer que c'était ça que Charles voulait parler au héros "lorsque ça n'allait pas" et qu'avec le temps, Charles s'est enfoncé dans sa mythomanie et soit reparti vivre chez sa mère où il a gardé son prénom originel.


Bref. J'ai revu Bref.


(C'est quand même cool pour skipper une conclusion.)

le-mad-dog
8
Écrit par

Créée

le 10 févr. 2020

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2 j'aime

Mad Dog

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2

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