Les Papas Potes

On va pas se le mentir, la saison d'anime d'hiver 2023 était globalement décevante et même parmi les animés originaux, on a eu le droit à quelques déceptions. Heureusement, il y a eu une pépite que je vais garder longtemps dans mon coeur, c'est Buddy Daddies, un animé que je me suis amusé chaque semaine à traduire malicieusement par "les papa potes."

Au départ, j'avais peur d'une ressuscé de Spy X Family au vu de la thématique mêlant tranche de vie et espionnage, mais très vite on s'aperçoit que ça n'a rien à voir. On est sur une histoire où deux tueurs à gage au service d'une "famille" japonaise se retrouvent à adopter une petite fille après avoir tué son père (ce qui n'est pas trop grave tant celui-ci était un pourri qui n'a pas hésité à prendre la gamine en otage.) Passé le premier épisode où je me suis dit que Miri était un poil bête à continuer à rigoler et à jouer au milieu de gunfight, la série ne part pas sur cette extrême là et j'ai vite saisi le potentiel "feel good" de cette série.

On est effectivement sur ce genre d'histoire où deux mecs pas très doués décident d'élever une enfant. Et toute cette partie est très drole, notamment le quatrième épisode dans lequel ces deux abrutis s'aperçoivent au détour d'une rue que "ha oui, ça serait ptet bien qu'on l'inscrive dans une école" et qui tourne autour de l'idée qu'inscrire un enfant à l'école, ça ne se fait pas en claquant des doigts.

Visiblement les créateur de la série ont eu l'idée en ayant eux-même des enfants et ça se voit tant ils ont très bien compris la psychologie des enfants. Miri n'est pas idéalisée : elle fait des bêtises, elle boude toute une journée pour rien, elle s'écroule sur le canapé. lorsqu'elle est fatiguée. Et ça rend la série tellement touchante car la gamine n'en est rendu que plus réelle et on comprend très vite comment ces deux adultes se sont attachés à ce petit bout de choux. (Avec comme complément juste ce qu'il faut de pistes sur leur passé dans quelques épisodes dédiés.)

La série évite soigneusement les clichés nuls auquel on aurait pu s'attendre. Ainsi, Miri dit qu'elle a deux papas et jamais aucun des deux ne semblent dire "holala, c'est pas ce que vous croyez, nous sommes hétéro." La série est assez claire sur le fait que les deux protagonistes sont juste colocataire et amis (une amitié parfois au vitriol) et ne s'attarde pas sur des blagues évidentes alors que d'autres ne se seraient pas génés. (Idem avec la maitresse d'école qui est une jeune femme ronde.)

De plus, après une vague de manga où des yakuzas deviennent des substituts paternels (je pense à Yakuza's guide to babysitting ou plus récemment au manga du Jump intitulé Me and my gangster Neighbourg ) dans lequel on avait une forme de "vous savez les Yakuza, ils ne sont pas si méchants que ça" on un animé qui prend le contrepied total de cela. Rei et Kazuki sont deux adultes qui ont été brisés par des expériences passées et qui vont redécouvrir une sorte de sens à leur vie en élevant Miri. Mais l'apparition de la gamine est vue comme une mauvaise chose par leur clan pour qui "s'attacher c'est pour les faibles" et les choses finissent par tourner assez mal.

Au final, l'animé à l'intelligence de concentrer ses thématiques sur 12 épisodes desquels il y a peu de choses qui dépassent : on a certes peu d'épisodes concentrés sur les missions d'assassinat, mais lorsqu'elles ont lieu elles sont significative pour les personnages et ça fonctionne vraiment bien. De la même façon, a assez peu d'antagonistes mais ça permet de finir la série sur quelque chose de bouclé avec un combat

Évidemment, je recommande.