Bien que cela fasse plus de quelques mois que j’ai troqué ma plume pour une toque, préférant désormais les effluves d’une cuisine à l’odeur de l’encre d’une bande dessinée, la critique est une pratique difficile à oublier et reste à fleur de peau.
Ainsi, je réagis aujourd’hui à la lecture d’un encart journalistique (sur la nouvelle émission : « Caméléon », proposée les mardis soirs à 22h40 sur 13° Rue, de Sebastian Perez Pezzani, déjà connu avec ses "D comme débrouilles", un ancien des « Nouveaux Explorateurs », fameux nid de documentaires aux allures alternatives, diffusé vraiment pas assez longtemps sur Canal +, avant les grands changements.
Effectivement, cette critique venue d'un programme T.V, bien que plutôt bonne en soi, ne rend pas dans sa totalité, honneur au journaliste atypique qu’est Sebastian Perez et surtout n’insiste pas assez sur la qualité des reportages !
Pour avoir eu la chance de visionner le travail de Pezzani au Salvador, je trépigne d’impatience de connaître celui sur les prisons de Santa Cruz en Bolivie et vous incite à voir (ou revoir grâce à la magie du replay) l’émission consacrée à l’immersion avec les chasseurs de zébus et plus encore (Buenos Aires, Philippines...)
Contrairement à beaucoup d’autres reportages d’investigation, les documentaires de Sebastian et de son acolyte-caméraman, ne semblent pas suivre de plan standard et ont exclu les commentaires au ton robotique et surfait. Les deux compères s’autorisent alors des digressions, prennent le temps de suivre leur sujet jusque sur des terrains minés, nous projetant ainsi au centre d’actions stupéfiantes, les réactions à chaud (et parfois même les peurs de Sebastian) valant de grandes analyses sociologiques ou autres blablas géopolitiques !
L’avenant et charismatique journaliste joue les téméraires pour le plus grand plaisir des téléspectateurs, tout en gardant une humilité lui permettant de témoigner avec une grande sincérité et une certaine vérité sur tous les sujets choisis, se permet parfois quelques retours historiques sur les faits exposés non dédaignables et s’offre la prouesse de traiter l’actualité par des chemins détournés tout en divertissant le public ! Bref, je vous le disais plus haut, la critique lue précédemment n’était pas assez dithyrambique !! À ne pas manquer!