Camelot, c’est un peu comme si tu te préparais pour un grand festin médiéval avec des chevaliers, de la magie et des intrigues épiques… mais que, finalement, tu te retrouvais avec un banquet où le pain est rassis et le vin a un goût de flotte. Starz a tenté de revisiter la légende du roi Arthur en lui donnant un côté sombre, sexy et un peu plus adulte. Mais au lieu de nous offrir un Game of Thrones à la sauce arthurienne, on se retrouve avec une série qui ressemble plus à une tentative de remake kitsch de la légende, avec des épées en plastique et des acteurs qui semblent perdus dans la brume.
Le casting, pourtant prometteur sur le papier, manque cruellement d'alchimie. Jamie Campbell Bower, qui incarne Arthur, est censé être le roi légendaire, destiné à unir le royaume et à brandir Excalibur avec puissance. Mais ici, il ressemble davantage à un adolescent confus qu’à un futur roi des légendes. Son interprétation manque de charisme et d’autorité, et on a parfois l’impression qu’il ne sait pas trop s’il doit incarner un leader ou un jeune homme en quête de sens (spoiler : il ne trouve jamais vraiment le sens).
Et puis il y a Merlin, joué par Joseph Fiennes. Ah, Merlin. Le grand, le puissant, le mystérieux Merlin... enfin, pas dans cette version. Ici, Merlin n’a même pas de barbe (sacrilège !) et se retrouve à moitié chauve, avec un air de moine illuminé plutôt que de grand sorcier. Fiennes, qui est un excellent acteur, semble totalement à côté de la plaque, comme s'il se demandait ce qu'il faisait là entre deux scènes. Son Merlin est plus agaçant qu’impressionnant, un homme de l’ombre qui manque cruellement de mystère et de puissance. On attendait des moments de magie éblouissants, mais au lieu de ça, Merlin se contente de froncer les sourcils en lançant des phrases cryptiques qui n'impressionnent personne.
Les autres personnages ne sont pas vraiment là pour sauver le royaume non plus. Eva Green, en tant que Morgane, fait ce qu’elle peut pour injecter un peu de danger et de malice à l’histoire, mais même elle semble coincée dans des intrigues trop faibles pour vraiment briller. Elle joue la méchante avec passion, mais ses motivations sont si mal développées qu’on finit par ne plus savoir pourquoi elle veut tant la peau d’Arthur, à part parce que, bon, c’est son rôle. Quant aux chevaliers de la Table Ronde, ils sont à peine plus charismatiques que des figurants dans un banquet royal.
Visuellement, Camelot essaie de donner un côté sombre et réaliste à la légende, mais le résultat est terne. Les décors sont fades, les costumes semblent sortis d’un placard à déguisements, et les batailles manquent d’ampleur et de souffle épique. Ce qui devait être un royaume majestueux où la magie et l’aventure règnent ressemble plus à un village de vacances médiévales sous la pluie. Même le fameux château de Camelot, censé être un symbole de grandeur, donne l’impression d’avoir été construit avec des pierres en carton-pâte.
Le plus frustrant, c’est que Camelot avait tout pour réussir. Le matériel de base est mythique : des chevaliers, des sorciers, des trahisons, de la magie, de l’amour… Tout est là ! Mais la série rate tellement de coches qu’elle finit par se perdre dans des intrigues qui traînent en longueur, des dialogues sans éclat et des scènes d’action qui manquent de mordant. On attend la magie, mais elle n’arrive jamais vraiment.
Le rythme de la série est également un problème majeur. Ça traîne, ça piétine, et on a parfois l’impression que les personnages eux-mêmes s’ennuient de leurs propres aventures. Les scènes censées être dramatiques manquent de tension, les moments censés être épiques tombent à plat, et à force de vouloir jouer la carte du sérieux et du réalisme, Camelot oublie d’injecter un peu de fun et de folie dans sa narration.
Même la mythologie arthurienne, qui devrait être au cœur de la série, est malmenée. Les éléments emblématiques comme Excalibur, la Table Ronde, ou le Graal sont à peine effleurés, et tout semble sous-développé, comme si la série n’avait jamais vraiment su comment gérer cette richesse légendaire. Les moments de magie, lorsqu'ils arrivent enfin, sont si rares et si peu marquants que tu te demandes si on n’a pas oublié que Merlin est censé être un magicien.
En résumé, Camelot est une tentative de réinterprétation moderne de la légende arthurienne qui se perd dans ses ambitions et ne réussit jamais à capturer l’essence épique de son matériau d'origine. C’est un peu comme s’il manquait la magie, le souffle épique, et la grandeur qui font de cette histoire une des plus grandes légendes de tous les temps. Si tu cherches une série qui te plonge dans l’univers d’Arthur et de Merlin, tu risques de ressortir aussi déçu que si tu avais tiré une épée en mousse d’un faux rocher.