Arnulf: "14ème candidate, monsieur."
Monsieur: "Merci Arnulf. Bonjour Mademoiselle. Comment vous appelez-vous?"
Godiva: "Godiva, monsieur"
Monsieur: "Veuillez vous déshabiller Godiva"
Godiva: "Vous me prenez pour qui? Espèce de gros dégueulasse."
Monsieur: "Pour le rôle, il faudra montrer votre anatomie en détail et en gros plan sur grand écran à des millions de spectateurs. Je dois sélectionner."
Godiva: "Des millions de spectateurs? En gros plan? Mais pourquoi ne le disiez-vous pas plus tôt? Les copines seront vertes de jalousie."
Monsieur: "Vous êtes rapide pour vous déshabiller."
Godiva: "Il faut toujours être prête pour les castings."
Monsieur: "Merci Godiva, vous pouvez vous rhabiller."
Godiva: "Je suis prise?"
Monsieur: "On vous écrira."
Godiva: "Mais vous n'avez même pas regardé. Et comme ça? Que dites-vous de cette pose?"
Monsieur: "Rhabillez-vous s'il vous plait."
Godiva: "Vous ne m'avez même pas testé. Prenez-moi. Prenez-moi. Et si j'écarte là, qu'est-ce que vous en dites?"
Monsieur: "Descendez de mon bureau, mademoiselle."
Godiva: "Et comme ça? Je suis excellente en gros plan."
Monsieur: "Wous me bincez le hez. He ne beux blus wespiwer."
Godiva: "Les castings avec Harvey, c'était bien plus sérieux. C'était un vrai, lui!"
Monsieur: "Ah bon? Désolé mademoiselle si je ne peux pas satisfaire tout le monde."
Godiva: "Harvey nous testait, lui. La balancelle malicieuse, le tourniquet moldave, la flute à six schtroumpfs, le DSK surprise... Ah on ne s'ennuyait pas! Je crois bien que je vais porter plainte."
Monsieur: "Mais pourquoi donc, si c'était si bien?"
Godiva: "Il a choisi Ludmila. Je me demande bien ce qu'elle a pu lui faire, cette salope..."
Monsieur: "Comme c'est parti, lisez la presse. On ne tardera pas à le savoir. Bon, maintenant ça suffit! Rhabillez-vous et partez!"
Godiva: "Ah non! Pas question! Je vous connais. Tous les mêmes. On vous écrira... et puis on vous oublie! Testez-moi d'abord. je partirai après."
Monsieur: "Tant pis! Vous l'aurez voulu! J'appelle la suivante!"
Godiva:"Je ne crains pas la concurrence."
Monsieur: "Arnulf, suivante."
Arnulf: "Je crains qu'il n'y ait un léger problème, monsieur."
Monsieur: "Quoi donc, encore?"
Arnulf: "Monsieur, je ne suis pas absolument certain que la suivante, soit une suivante... Si monsieur me comprend..."
Le suivant: "Bonjour, je me présente: Triquette pour les intimes."
Monsieur: "C'est très viril tout ça, mais c'est pour un rôle féminin."
Triquette: "Justement mon chou, tu ne trouveras pas plus féminin sur la place."
Monsieur: "Appelez-moi Monsieur! Et c'est un rôle nu!"
Triquette: "Aucun problème. Regardez! Vous voyez quoi, là?"
Godiva: "Mais mon pauv Loulou, ne cache pas ça. C'est ce que tu as de mieux... Parce que pour le reste faut bien dire que tu n'es pas gâté. On dirait ma tante le jour où nous l'avions attachée au poteau de torture et qu'on lui avait badigeonné les peintures du sacrifice des Ouala-Ouala(1). Attends, je t'arrange ça."
Triquette: "Mais lâchez-moi, espèce de folle!"
Godiva: "Arrête de te tortiller comme ça, mon Loulou. Laisse-moi faire. Je m'occupe tout."
Monsieur: "Vous voyez bien Triquette que ça ne peut pas faire l'affaire."
Triquette: "Je ne comprend pas. Ca ne m'étais jamais arrivé... Surtout avec une femme."
Monsieur: "Arnulf, prévenez les postulantes que les auditions reprendront demain. J'ai besoin de repos. Je rentre."
Arnulf: "Mais les deux, là? Qu'est-ce qu'on en fait?"
Monsieur: "Laissez-les. Quand ils seront fatigués, ils partiront."
Arnulf: "Si monsieur me permet, je resterais bien un petit peu..."
Monsieur: "Faites comme vous voulez, Arnulf. Je suis fatigué. A demain."
Toute ressemblance avec la série serait purement fortuite et indépendante de notre volonté.
(1) les Ouala-ouala sont une tribu d'Amazonie référencée dans l'excellent documentaire ethnologique "Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages". Leurs pratiques matrimoniales semblent assez compliquées et relèveraient d'une forme de collectivisme primitif.
D'autres auteurs presque aussi sérieux que Michel Audiard parlent de pratiques chamaniques. Le sorcier préparerait une potion magique aux pouvoirs énergisants et euphorisants. Ce rituel sacré serait connu sous le nom de Lap'Harth-Ouuuzzzz.