Bien que les deux saisons gardent un lien de fond ténu les deux saisons restent quasi-indépendantes. Chez moi ça a donné une appréciation diamétralement opposée de l’une à l’autre.

Globalement je mets un 6 mais c’est vraiment parce que j’essaye de donner + de poids à la première saison.

Le tout se déroule dans l’univers de Stephen King. J’ai lu une vingtaine de livres du gars, j’aime mais pas au point de me rappeler tout donc j’ai pas nécessairement capté toutes les références. L’ambiance y est quand même : le Maine, le petit patelin, les personnages de partout, un peu de médiocrité disséminée, du mystère, du fantastique.

Saison 1

J’ai adoré l’ambiance, j’ai adoré l’intrigue, j’ai adoré les acteurs.

Il y avait peut-être 2/3 épisodes qui n’apportaient pas grand-chose et auraient pu être ôtés mais dans l’ensemble ça ne m’a pas dérangée.

Dès le premier épisode on était bien mis dans le bain avec le cadre de la prison.

Ils ont même réussi à me faire apprécier voire envier une histoire d’amour entre deux vieux alors même que la femme est atteinte d’Alzheimer. J’ai toujours du mal avec ça parce que généralement c’est chiant, larmoyant, frustrant, etc. Mais là ça a été complètement mis au service de l’intrigue jusqu’à culminer avec l’épisode 7 « The Queen », le meilleur, qui était stylé et parfait.

On comprend à quel point tout le build-up des précédents épisodes était touchant, on se met dans les baskets de cette femme qui voyage dans le temps à sa manière, on regarde différemment et donne une nouvelle interprétation aux scènes où elle avait l’air « ailleurs ». C’était grave bien cousu. (Malgré la musique de l’ending qui pour le coup était tire-larmes et m‘a donc laissée bien sèche.)

L’histoire d’amour de Ruth et Alan était trop chou et délicate. En fait ils ont réussi à mettre de la vie dans le genre de gens chez qui j’en vois plus trop généralement tellement c’est convenu (ou tellement ils sont vieux, aïe désolée). Pour une fois que des vieux m’attendrissent. Même Alan dans le genre bourru m’a étonnée. J’étais quasi fascinée de voir quelqu’un de si vieux être encore si ardent (pas trouvé d’autre mot).

Pour ce qui est de la fin je trouve que ça continue dans la vibe Stephen King à laisser des portes ouvertes.

Pour ma part qui que soit The Kid j’aime autant l’une des explications que l’autre. J’aime à croire qu’il était Henry Deaver car l’épisode 9 m’a plu dans sa manière d’expliquer les choses et de nous prendre à revers par rapport à tout ce qu’il dégageait depuis le début. Ça rendrait le choix d’Henry (le noir, désolée c’est pour les distinguer) d’autant plus crève-cœur et j’aime les belles fins sabotées par une erreur de jugement honnête et droite. La vision d’Henry (noir) dans les bois pour moi n’était pas une manifestation du Diable, j’y ai personnellement vu son père en décomposition qui le hantait. Et le sourire final du Kid juste un moyen rapido de garder l’idée qu’on ne sache pas réellement.

Après avoir vu la deuxième saison je n’en démords pas parce que les petits trucs disséminés (Henry blanc qui n’est plus dans la cage, Henry noir qui a disparu) m’ont paru trop glissés à la va-vite.

Le seul truc que j’ai trouvé réellement confus et sans intérêt c’était les deux gars à la caravane dans les bois. Il y avait d’autres petites sous-intrigues inutiles dans la grande Histoire mais ça meublait bien donc ça ne m’a pas dérangée, là… Bof. En plus j’aime bien Rory Culkin donc déçue de ce rôle fade et faussement mystérieux.

Saison 2

J’ai détesté cette saison mais pas d’une haine passionnée, j’en avais juste rien à foutre, ce qui m’a énervée.

Pas la faute des acteurs. En regardant combien de King j’avais lu j’ai vu que Salem’s lot faisait partie de ceux que j’ai le moins bien noté. Étant donné que ça a l’air d’avoir inspiré (en partie avec Misery) cette saison on va dire que je suis cohérente.

Même les liens avec la saison 1 n’ont pas éveillé mon intérêt.

Et c’est pas contre Lizzy Caplan mais chaque fois qu’elle disait « DJOHÏEU » (comprendre Joy, oui j’abuse) j’étais partagée entre « oh elle a bien su imprimer une intonation particulière et reconnaissable de fanatique quand elle l’appelle ou la mentionne » et « OH LA FERME ».

Je la trouvais pas crédible. Mon épisode préféré est celui sur son passé mais du coup je vois pas réellement le lien entre l’ado normale qu’on a vu et l’adulte avec un balai dans le cul. À mes yeux ça voulait trop se donner un genre « ouais c’est moi la folle qui tue » mais c’est plus effrayant quand la personne paraît normale que quand c’est autant affiché. Puis au final ce passif vite expédié, aucune réelle conséquence sur sa relation à Joy. Et j’ai toujours du mal à comprendre la facilité qu’elle peut avoir à tuer si ses seuls meurtres remontent à + de 16 ans et que c’était sous le coup de l’émotion (comme ça on dirait que je parle d'une expérience de vie basique mais bon).

Du côté de la famille recomposée à problèmes, là encore pas d’intérêt et un peu trop tiré par les cheveux à mon sens. C’était une tentative sympa d’innover mais encore une fois je m’en foutais.

Pourtant en théorie le fait que la ville se gangrène petit à petit aurait pu être stylé. Je me rappelle d’un téléfilm de M6 (sans doute nul) qui me faisait un peu peur : une famille débarquait dans une petite ville et on découvrait qu’ils tuaient des gens pour accéder à une fontaine de jouvence. Que quasi tout le monde était dans le coup et ils étaient tellement souriants sympathiques et cordiaux que c’était encore plus glaçant, la mère ne croyant pas le fils. Et là ça aurait pu donner cette vibe mais pas du tout.

Chiant et désincarné.

Dans la saison 1 on avait Henry Deaver à suivre qui était aussi peu familier à tout ce qui se passait que nous. Dans la saison 2 on n’a personne parce que Annie et Joy sont déjà dans leurs propres histoires lourdes bien présentes. Ça m’a sans doute pas aidée.

J’ai vraiment forcé pour finir la saison. C’était nul.

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