Je l'ai déjà dit plusieurs fois dans mes critiques d'adaptations de mangas/animés en live action: il suffit que l'adaptation transpire d'amour pour le matériel d'origine pour qu'on lui pardonne ses défauts.
Et ici, c'est raté. On ne ressent rien. On se fait iech la plupart du temps. On se perd dans des mélodramas pour émouvoir la ménagère de 40 ans, alors que la majorité des fans de Cat's Eyes... ce sont surtout des mecs en fait (eh ouais, c'est un shonen à la base!). Donc ils s'en foutent des états d'âme de femmes modernes. Eux, ils aimaient Cats, certes en partie parce que nos 3 voleuses préférées étaient belles et sexy, mais aussi parce que l'histoire mettait l'accent sur l'action, l'humour et la badasserie des voleuses. Mais non, on a droit ici à beaucoup trop de longueurs sur les histoires de coeur des trois soeurs et leur relations entre soeurs.
Après, je conçois que l'amour entre Toshio/Quentin et Hitomi/Tam tenait une place centrale dans l'histoire, mais c'était pas un triangle amoureux à la zob avec Assaya (oui, elle en pinçait un peu pour Toshio, mais lui n'en a jamais eu rien à cal). Le vrai triangle amoureux, c'était Toshio-Hitomi-Cat's, et il était nettement plus intéressant à exploiter, vu qu'Hitomi en venait à être jalouse d'elle-même.
Je comprends aussi l'intention de donner plus de relief à Ai/Alex et Rui/Sylia, mais ça en ajoute des caisses pour rien. Je leur en veux particulièrement d'avoir complètement changé le caractère de Rui. Elle représentait la beauté calme et mature du groupe, presque une femme fatale, mais qui était en même temps une figure maternelle douce et respectée des deux autres, toujours là pour calmer leurs ardeurs quand elles s'emballaient trop. Là, ils en ont plutôt fait une figure maternelle chieuse, dépassée par les événement, avec qui elles passent leur temps à se disputer. Ca fait mal à voir.
Là où Lacheau nous avait servi une véritable déclaration d'amour avec son Nicky Larson, en faisant les choses (très) bien, sans pour autant se prendre au sérieux, Michel Catz nous présente un truc raplapla, ambitieux dans ses décors, mais sans sincérité, sans audace et formatté pour plaire à la ménagère de 40 ans qui a bien aimé le Lupin de Netflix. Où sont passées les acrobaties cat's eyesienne qui feraient palir de jalousie Ethan Hunt? À la place on a de la tyrolienne? Sérieux? Et je ne compte même pas les facilités de scénarios qui ont mis à mal ma suspension d'incrédulité... Il aurait fallu une mise en scène bien plus décomplexée et folle en spectacle, plutôt que de rester dans un cadre "réaliste" avec des décors parisiens qui coûtent bien chers. À cause de ça, le personnage d'Elodie Fontan, très exagéré, voire cartoonesque, fait office de cheveux dans la soupe au milieu d'une mise en scène trop ancrée dans le réalisme. Ca ne colle pas. Elle aurait été géniale si tout le reste était un peu foufou aussi.
Bref, un échec.