Code Geass n'est pas sans faiblesses, certains passages sont en effet inutiles (les filles presque nues, l'humour un peu potache) mais restent (merci!) assez rares.
Ce qui est surprenant avec cette histoire, bien longue à démarrer, les premiers épisodes étant intéressants mais sans plus, les dessins peu réussis à mon goût (il est vrai que cela reste totalement subjectif, j'imagine que certains apprécient le design personnages-sur-échasses-en-triangle-inversé), plus l'intrigue qui souffre de quelques erreurs de rythme avec des lenteurs inutiles, c'est que lorsque l'on s'y accroche, on ne peut s'en défaire et ce jusqu'au bout.
Après avoir visionné les dix premiers épisodes en une ou deux semaines, deux jours m'ont suffit pour finir la deuxième moitié, finalement conquise et impatiente de savoir le fin mot de l'histoire (qui ne sera apparemment pas pour tout de suite, foutu cliffhanger!).
Le personnage principal tout d'abord est une énorme réussite qui donne en grande partie sa qualité au manga. On l'aime, on le hait, et le juger n'est jamais facile. Le héros adolescent brillant d'intelligence est certes un cliché, mais utilisé ici de manière pertinente puisque Lelouche reste une figure ambiguë tout au long de cette première saison. Il se dégage en cela de la comparaison avec Light de Death Note, qui lui sombre rapidement dans la folie, car bien qu'il flirte fortement aux abords de celle-ci, il ne se laisse pas entièrement y prendre. Parfois détestable par sa manie agaçante d'utiliser les vies humaines comme des pions, il reste bien humain, compréhensible, et même touchant. Outre ce personnage hautement charismatique, les autres figures sont elles aussi plutôt intéressantes (hormis quelques écolières en chaleur particulièrement agaçantes).
Le rythme est haletant, surtout dans la deuxième moitié, et le ton général est bien dosé avec quelques touches d'une certaine légèreté dans la vie étudiante de Lelouche qui s'oppose au ton plus sérieux des actions commandées par Zero, son alter ego. Je ne pense pas qu'il faille davantage parler du scénario, pour ne pas spoiler ceux qui ne l'ont pas encore regardé, mais on peut sans aucun doute dire que c'est très réussi, et que les quelques incohérences entachent à peine cette progression merveilleuse entre peur, colère et larmes, qui à mon avis tient de l'ordre du génie dans les cinq derniers épisodes.
Il faut donc se laisser tenter, même si les premiers épisodes ne sont pas exempts d'une certaine lourdeur.
Petit bémol sur la fin de la première saison, qui laisse un énorme point d'interrogation (d'où le titre de cette critique), et qui m'oblige à enchaîner de suite la deuxième saison au lieu de dormir....
à voir, absolument.