Code Quantum par Bidon Tavu
Code Quantum est une série qui profite énormément du "bonus nostalgie". C'est le genre de série qu'on a du mal à critiquer parce qu'elle rappelle beaucoup de bons souvenirs. Et pourtant...
L'histoire tourne autour de Sam Beckett, scientifique à tête de cheval et génie à plein temps. Pensez, il a 7 doctorats alors qu'il a à peine la quarantaine ! Ce qui tiendra lieu de deus ex machina à peine dissimulé : "mais tu es médecin !", "mais tu es aussi ceinture noire !". Sans parler de sa mémoire photographique et de l'amnésie partielle à chaque saut, qui autorise bien des facilités.
Sam, donc, a inventé un système de voyage temporel expérimental basé sur la théorie des cordes et nommé "accélérateur quantique". Apprenant que le gouvernement veut arrêter le financement du projet, il fait ce que tout scientifique de fiction ferait : il devient le sujet de sa propre expérience pour prouver le bien fondé de sa théorie.
(Au passage, je suis absolument fan du futur tel que vu dans les films et séries des années 80, avec des néons et des lumières partout. CQ n'échappe pas à la règle, et le peu qu'on en voit est délicieusement kitsch...même si leur "présent" est censé être...en 1999.)
Voilà pour l'introduction. L'on apprend au cours du pilote le principe qui sera invariable tout au long de la série : Sam "saute" dans une personne dans le but de corriger une injustice, puis ressaute dès que cette injustice est corrigée. Il garde les capacités mentales et physiques de son corps d'origine, mais apparaît aux gens autour de lui comme la personne dans laquelle il a sauté.
On l'apprend plus tard dans la série, mais la personne dans laquelle il a sauté se retrouve transportée dans la "salle d'attente", en 1999, et a l'apparence de Sam Beckett.
Au passage, une des nombreuses incohérences mineures : on nous dit au début que le succès de la mission conditionne le saut, ce qui sera infirmé par la suite...même si bien sûr, Sam réussit TOUJOURS sa mission.
En toute honnêteté, bien que le but des sauts soit un peu kikoo et bon enfant, on a là un très bon postulat de base qui pourrait ouvrir énormément de portes. Mais là est la principale tare de la série : le format un épisode/un saut est malheureusement utilisé pour faire des mini-films indépendants les uns des autres. Le concept reste immuable : Sam corrige une injustice, saute, et ainsi de suite. De même, la dualité "Sam le saint"/"Al le pervers au coeur d'or" ne change pas. Il y a quelques exceptions à la règle, qui se comptent sur les doigts de la main sur 5 ans. C'est malheureusement lors de la dernière saison qu'on voit un semblant de trame se développer, avec notamment les alter ego négatifs de Sam et l'épisode de fin.
Parlons-en, de l'épisode de fin : c'est l'un des rares qui ne m'ait pas déçu. Cela est en partie dû au fait que la trame étant très succincte jusqu'ici, on n'avait pas vraiment de grandes attentes (coucou X-files). Malgré cela, l'épisode offre une fin satisfaisante en même temps qu'elle ouvre de nouvelles portes....qui resteront malheureusement inexploitées. Il inspire quand même une certaine amertume, car on réalise alors que la série aurait pu être bien plus qu'une simple suite d'épisodes sans liens.
Une série qui aurait pu être monumentale si les créateurs avaient eu plus d'audace (et de budget ?).