Premiers pas du nouveau DCU Gunn/Safran très convaincants avec ce "Creature Commandos" ! L'adaptation animée de ces comics méconnus est tout simplement la quintessence de ce que James Gunn réussit le mieux ces dernières années, c'est-à-dire réunir une équipe de freaks/parias -ici bien allumés du bulbe puisque ce sont littéralement des "monstres"- pour en faire une famille hétéroclite capable de faire sourire tout autant qu'émouvoir au cours d'une aventure qui les dépasse par ses enjeux.
Dans la droite lignée de son "The Suicide Squad" (dont certains personnages comme Amanda Waller ou la Belette font la liaison avec les cendres encore chaudes de l'ancien univers DC), "Creature Commandos" ne représente certes pas une immense prise de risques pour Gunn mais c'est une réelle démonstration de force de tout son savoir-faire acquis sur ses précédentes expériences "comicsiennes" pour faire démarrer ce DCU sous les meilleurs auspices, servie par un matériau d'origine totalement en adéquation avec les obsessions de son auteur.
Et, si l'on y mettait les pieds sans grandes attentes particulières, il faut bien dire que The Bride (avec sa géniale relecture des origines de la Fiancée de Frankenstein), G.I. Robot (un robot soldat obsédé par le massacre de nazis), cette hilarante Belette (pourtant accusée d'avoir boulotté pas moins de vingt-sept enfants), le Dr Phosphorus (squelette forgé dans la pire des tragédies) ou encore la femme-poisson Nina Mazursky (être le plus innocent du groupe) ont complètement ravi nos coeurs et nos zygomatiques, sous la houlette de leur chef Rick Flag Sr, dans une virée sanglante au Pokolistan sur fond de prophétie apocalyptique et de princesse à sauver.
Blindés de clins d'oeil à l'univers DC (avec notamment la première fugace apparition d'un de ses super-héros les plus incontournables), évidemment boostés par une B.O. diablement entraînante dont Gunn a le secret et servis par une animation de qualité (le studio français Bobbypills) ou pas encore un casting vocal judicieusement choisi, les sept épisodes de "Creature Commandos" se dévorent au moins aussi vite que le tas de cadavres laissés dans le sillage de ces sympathiques monstres grossit à vue d'œil. Et ce n'est pas un mince compliment.
Vivement une saison 2. Et la suite du DCU s'il embrasse le même élan qualitatif !