L’hommage rendu à l’œuvre originale signée George A. Romero se cantonne, dans cette nouvelle mouture de Creepshow, à un emballage type bande dessinée avec ses transitions depuis des vignettes vers les courts métrages, l’abondance d’albums présents un peu partout à l’image, un squelette qui introduit chaque double séance. Passée cette forme plutôt artificielle au demeurant, il ne reste que des productions très inégales qui échouent à susciter l’effroi, sinon avec une maison en miniature sur laquelle s’abat une terrible malédiction, épisode le plus réussi de la série (« La maison de poupée ») en ce qu’il suggère et travaille le suspense.
On pourra certes s’amuser des trouvailles gothiques renvoyant à pléthore d’œuvres d’épouvante, trouver curieux le bestiaire proposé qui mêle les costumes et prothèses aux effets numériques, se réjouir de voir des visages connus, comme celui d’Adrienne Barbeau, actrice de The Fog (John Carpenter, 1980) et Swamp Thing (Wes Craven, 1982) ; il n’empêche que l’ensemble déçoit terriblement parce qu’il n’exploite guère un potentiel narratif et esthétique situé à la rencontre des âges et des techniques du cinéma. L’hommage semble se suffire à lui-même, prétexte sous lequel enchaîner les sketches sans se soucier de leur qualité.