Les portes du mal.

Excellente série. Elle montre les vices de la télé-réalité.

Qu'on se le dise: il faut avoir un côté pervers pour imaginer, mettre en scène et manipuler des gens en recherche d'un but, d'une direction ou d'un sens à leur vie. Le Loft c'est les prémices de la télé-réalité, de nos jours lorsqu'un candidat participe à une émission il sait pertinemment à quoi s'attendre, pas d'excuses, mais à l'époque...pas du tout. On façonne parfaitement le parfait pantin qui réussira à rentrer dans le moule, pire à le créer avant d'être dupliqué. Donc tout est possible, tout.

Cette mini-série montre l'autre côté de la vitre sans tain, le plus noir, le plus néfaste, celui de ceux qui lobotomisés se forcent à regarder des marionnettes dans une boîte, la main sur un joystick pour diriger les caméras. C'est tout aussi passionnant que déconcertant. Du double voyeurisme: on regarde les marionnettes et ceux qui jouent avec.

Et pourtant, comme dans l'émission, la vraie, c'est addictif. Drôle ou navrant peut-être pour ceux qui arrivent à prendre du recul et abrutissant pour les autres qui pensent sincèrement que tout est réel et que rien n'est écrit. Que cette boîte de préfabriqué en pleine banlieue c'est la vraie vie.

La série est parfaitement bien faite, le casting est extra. Mentions spéciales évidemment pour les représentations parfaites de Loana et Alexia Laroche Joubert. Difficile d'ailleurs de comprendre comment cette femme qui est à l'origine même de la télé-poubelle puisse la bouche en cœur décidée de produire elle même cette série et de se dépeindre en véritable requin ou tout simplement en belle ordure, ce qu'elle est réellement. Femme prête à tout jusqu'à sacrifier des vies privées et des familles pour sa carrière. Suffit d'écouter ses récentes interviews dans lesquelles elle pense que l'émission à été bénéfique pour Loana qu'elle tient encore sous perfusion par bonne conscience en payant son loyer. Il serait dommage de laisser une droguée, malade, se désintégrer en pleine rue, autant la masquer bien à l'abri des caméras...le comble !

Évidemment dans la série il y a des libertés sur la réalité mais néanmoins la frontière reste mince.

Business is business and life is...business.

À voir pour comprendre la machinerie diabolique dans laquelle le spectateur est tout aussi manipulé que ceux qu'il regarde.