Un beau gâchis
Du potentiel : j'aimais bien le postulat de départ, j'ai un faible pour Jessica Alba, et elle avait trop la classe avec ses lunettes jaunes sur sa moto. J'étais à fond toute la première saison. Puis...
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le 19 juil. 2010
12 j'aime
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Dark Angel, diffusée sur FOX en 2000, c’est un peu comme si Blade Runner avait fusionné avec un clip de pop des années 2000 : une esthétique sombre et industrielle, des motos rugissantes, et une héroïne qui distribue des coups de pied plus vite qu’on ne peut dire "transgénique". Bienvenue dans un Seattle dystopique où l’électricité est rare, l’économie s’est effondrée, mais où le style vestimentaire reste curieusement impeccable.
Jessica Alba incarne Max Guevara, une fugitive génétiquement modifiée qui combine l’agilité d’un chat, la force d’un haltérophile et l’attitude d’une ado en colère permanente. Elle a échappé à Manticore, un centre gouvernemental aussi sympathique qu’un laboratoire d’expériences scientifiques du méchant de James Bond, et elle mène une double vie : la journée, mécanicienne talentueuse et cool ; la nuit, une justicière aux cheveux parfaitement coiffés qui lutte pour retrouver ses anciens camarades d’infortune. Son super-pouvoir le plus impressionnant ? Arriver à garder un maquillage parfait même après un duel de rue.
L’intrigue principale tourne autour de la quête de Max pour retrouver les autres enfants de Manticore, tout en évitant de se faire rattraper par les agents de la loi et d’autres antagonistes tout droit sortis d’un concours de grimaces. À ses côtés, on retrouve Logan Cale, le riche cyber-journaliste rebelle, alias "Œil de Chien", dont la mission est de dénoncer les injustices dans un monde qui a basculé du côté obscur du capitalisme. Leur relation, un savant mélange de flirt tendu et de discussions sur la moralité, donne à la série son lot de soupirs et de regards perdus dans le vide.
Visuellement, la série plonge dans une ambiance néo-noir avec des néons qui semblent avoir survécu à l’apocalypse mieux que les gratte-ciels, et des décors où la rouille et le béton se partagent la vedette. C’est sombre, c’est humide, et ça donne envie de vérifier si on a bien fermé sa veste même derrière l’écran. Les scènes d’action, bien que parfois exagérées, sont un régal : Max sautille de toit en toit, se bat avec un style aussi chorégraphié qu’un clip de Britney Spears, et s’échappe toujours in extremis, laissant derrière elle un parfum de badassitude.
Les épisodes se suivent avec leur lot d’intrigues secondaires qui varient du très sérieux (des révélations sur Manticore, des expérimentations génétiques cauchemardesques) au franchement absurde (des duels contre des méchants qui semblent sortir tout droit d’un cirque de super-vilains en manque de notoriété). L’écriture balance entre le sombre et le soap opera, avec des dialogues qui flirtent avec le kitsch, surtout quand Max sort des répliques du genre "Je suis plus forte que toi et j’aime les chats, t’as un problème ?".
Les personnages secondaires, tels que les amis de Max à la pension, apportent un peu d’humour et de légèreté à l’univers sombre. Original Cindy, par exemple, est l’amie loyale et sans filtre qui parvient à glisser une réplique sassy même au milieu d’une invasion de robots tueurs. L’agent Lydecker, en revanche, incarne l’antagoniste classique : inflexible, obsédé par la capture de Max, et probablement très mal payé pour tout le stress que ça lui cause.
Malgré son charme indéniable, Dark Angel souffre parfois de sa propre ambition. Les intrigues multiples et la lourdeur de certains épisodes peuvent donner l’impression que la série cherche à se trouver entre la réflexion philosophique sur la condition humaine et la série d’action post-apocalyptique décomplexée. Pourtant, c’est justement ce mélange un peu incohérent qui fait que l’on s’attache : on peut y voir des thèmes profonds tout en profitant de combats où Max saute d’un immeuble comme si c’était un simple trottoir.
En résumé, Dark Angel est un voyage nostalgique dans un futur où Jessica Alba incarne une héroïne badass qui vole la vedette à n’importe quel méchant, avec un fond de critiques sociales et un zest de romance compliquée. C’est sombre, c’est parfois bancal, mais c’est furieusement divertissant, comme un concert de rock où les enceintes grésillent mais où tout le monde passe un bon moment. Pour ceux qui aiment les mondes dystopiques où l’on peut être rebelle en cuir et défendre la justice tout en gardant un air cool, Dark Angel mérite définitivement le détour.
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Créée
le 7 nov. 2024
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