Pourquoi j'ai aimé et aime Dawson
J'ai découvert Dawson vers l'âge de 14 ans, un samedi après-midi sur TF1. Et là, tout a changé. Pour la première fois, je m'identifiais vraiment à des personnages, je me sentais proche de leurs préoccupations. A la fois un peu Dawson, pour son amour du cinéma, mais aussi un peu Joe pour l'amour qu'elle portait à un garçon torturé qui préférait la blonde à forte poitrine. J'ai suivi religieusement les six saisons. Même si les dernières saisons, qui se déroulent pendant les années d'université des personnages m'ont beaucoup moins plu.
J'ai grandi, mais j'ai toujours gardé une tendresse particulière pour cette série.
Et puis, je suis retombée dessus, il y a quelques mois sur NT1. Avec dix ans de plus d'expérience de vie, de visionnage et d'études des séries, je me suis à nouveau faite avoir. J'ai ri, j'ai pleuré.
Alors, oui, parfois, c'est caricatural. Les conversations entre Dawson et Joe sont parfois plus proches de ce que les adultes pensent que les adolescents se disent, que de ce qu'ils se disent vraiment. Parfois, il y a bien trop de violons, et les cordes à chiale sont si énormes que ça en devient drôle. Oui, mais....
C'est aussi une série qui montre des personnages proches économiquement et socialement de la plupart des téléspectateurs, contrairement à Beverly Hills.
C'est l'une des premières séries qui ne s'adresse qu'aux adolescents, qui a compris l'intérêt de les ramener devant la télévision pour leur proposer un programme de qualité et leur permettre d'expérimenter ce sentiment intense qu'est l'identification à une oeuvre fictionnelle.
Et si on veut aller plus loin, c'est une série qui étudie le rapport entre la fiction et la réalité au sein d'une fiction. Dawson est passionné de cinéma. Il se réfère à Spielberg tout le temps. Il tourne lui-même des films. Les mises en abyme sont très nombreuses.
Le cinéma s'est beaucoup interrogé sur lui-même, avec Chantons sous la pluie, pour ne citer que lui. Il était temps que la création télévisuelle face de même.
Le premier épisode débute d'ailleurs par une séquence d'un court métrage d'horreur dans lequel Joe se fait enlever par le monstre des profondeurs aka Pacey.
Dans la dernière partie de la série, Dawson a réalisé son rêve. Il travaille à Hollywood à la création de sa propre série. Une série éminemment autobiographique, puisque les décors qu'il a créé sont la reproduction exacte de sa maison et de celle de Jen. On se souvient d'ailleurs de la stupeur de Joe lorsqu'elle visite le studio.
La série se clôt, après un suspense insoutenable, par la révélation que tous les fans attendaient : Joe a-t-elle choisi Pacey ou Dawson ? Elle a choisi Pacey. Et l'épisode se termine sur le couple qui regarde à la télévision la série créée par leur vieux copain. A noter que la musique et la typo du générique sont les mêmes que pour la série cadre.
La boucle est bouclée.
J'ai aimé Dawson quand j'avais 14 ans, parce que j'avais l'impression de voir ma vie à la télévision.
J'aime Dawson aujourd'hui pour toutes les qualités qu'elle possède en tant qu'objet d'étude sur la création télévisuelle.