Cette série télé est chanmé : c'est juste l'histoire d'un flic qui se réveille un matin, pour se retrouver au centre d'un complot, faussement accusé du meurtre d'un procureur de haut niveau. d'ici la fin de la journée sa femme va mourir, assassinée pour le forcer à s'accuser du meurtre, et le reste de sa famille va vraisemblablement subir le même sort. Enlevé de sa cellule alors qu'il est en garde à vue, il se retrouve au centre d'une carrière bizarre, questionné par une figure énigmatique qui semble diriger la conspiration, avant d'être endormi par un sédatif.
Et il se réveille.... le même jour. Certes le propo n'est pas nouveau et bien célèbre, mais de nombreuses petites touches transforment cette série en bien plus qu'un simple clone d'Un Jour Sans Fin. D'abord le contexte de l'enquête policière, chaque nouvelle version de la journée dévoilant son nouveau lot d'indices, sachant qu'il faut tout recommencer à chaque fois depuis le début, et que la journée en question est remplie d'évènements qui rentre en collision les uns avec les autres : pas le temps de tout faire... Ensuite un personnage principal qui bien que beaucoup plus actif et en apparence plus fort que le protagoniste du film précité est tout de même assez fragile et doit revivre la scène du meurtre de de sa femme et les trahisons de ses coéquipiers plusieurs fois, et croit rencontrer derrière chaque taré quelqu'un en train de subir le même sort que lui. Cerise sur le gâteau : il ne guérit pas et traine ses blessures de la "veille" en permanence, jusqu'à ce qu'elles cicatrisent...
Bref Day Break est un beau moment savoureux, faite de centaines de petits détails et de répétition, soulignant avec ironie le rythme affolant de la vie moderne mais aussi la banalité totale de celle-ci, en se faisant un malin plaisir de toujours replacer les mêmes propos au même moment dans la bouche des personnages faisant face au héros de plus en plus exaspéré. Et avec des beaux moments en apesanteur aussi, qui ne sont parfait pas sans rappeler les visions nocturnes et urbaines de Michael Mann, l'étrangeté cruelle du Blood Simple ou du Big Lebowski des frères Coen.
L'enquête policière est representé avec un ludisme roboratif, et c'est un véritable plaisir de voir sa complexité se dévoiler peu à peu, le flic prenant pour une fois le pas sur ses adversaires non par sa capacité à anticiper les évènements, mais bien par une connaissance préalable de ceux-ci.
Cerise sur le gâteau : la série a été retirée de l'antenne après seulement trois épisodes, ce qui fait que la saison 1 forme belle et bien une histoire complète, nous évitant les redites de plus en plus pales classiques des séries à succès de grands networks.