Il y-a des séries qui vous happe dès le premier épisode pour vous entraîner dans une addiction compulsive à toujours vouloir voir et connaître la suite en dévorant les saisons épisodes après épisodes. D'autres comme Dead Of Summer vous laisse en revanche au bout de quelques épisodes dans l'expectative de savoir si l'on va bel et bien s'infliger le calvaire des épisodes restants. Objectivement au bout des quatre premiers épisodes je n'avais qu'une seule et unique envie qui était de voir débouler Jason Vhoorees dans ce camp de vacances pour démembrer à la machette et dans d'atroces souffrances toute cette bande de trou d'cul insupportables et insipides qui compose le casting de la série. Je suis tout de même aller péniblement au bout des dix épisodes de Dead of Summer qui ont au moins le mérite de gagner un peu en intensité et d'être un petit plus plus intéressants à mesure que l'on avance vers la fin de l'intrigue. L'ensemble est peut être juste tellement mauvais que les trois derniers épisodes assez moyens donne subitement l'illusion de sauver in extremis la série....
Dead Summer raconte l'histoire d'une bande de jeunes adultes qui se retrouvent le temps d'un été à la fin des années 80 en tant que moniteurs d'un camp de vacances situé près d'un lac. Malheureusement le lac en question et ses alentours cache de lourd secrets et un univers surnaturel terrifiant.
Au départ Dead Of Summer est une série qui m'attirait vraiment avec son format court de dix épisodes et son ambiance camp de vacances des eighties renvoyant aux bons vieux slasher type Vendredi 13, Massacre au camp d'été ou Carnage. La présence au casting de Tony “Candyman” Todd et de quelques réalisateurs rompus à l'horreur et au fantastique comme Ron Underwood (Tremors) mais aussi Mick Garris (créateur de la série Masters of horror et réalisateur de La nuit déchirée) et surtout Steve Miner ( Le tueur du vendredi – House – Warlock) suffisait à me faire croire que j'allais globalement passer un bon moment. Au bout de deux épisodes déjà l'enthousiasme retombe et on commence à déchanter devant la tournure que prend la série. Pas de tueur masqué, pas de boobs , pas de gore , des personnages fadasses …. la série lorgne vers le fantastique surnaturel en tentant désespérément de faire vivre à l'écran des personnages tous plus insipides les uns que les autres. En gros c'est pas gagné ….
La série s'articule autour d'une narration permettant à chaque épisode de découvrir par une succession de flash-back le passé des différents personnages, un procédé largement utilisé par Lost qui comptait comme par hasard parmi ses scénaristes les créateurs de Dead Of Summer. Le problème de ses nombreux flasbacks c'est qu'ils ne servent jamais à éclairer les personnages sous un jour nouveau , ne faisant le plus souvent qu'enfoncer le clou de leur caractère déjà caricaturale. On apprend que la jeune fille complexée par ses rondeurs était par le passé une gamine complexée par ses rondeurs , que la jeune fille qui se sent garçon était une petite fille qui se sentait garçon, que le jeune flic était un petit garçon épris du sentiment de justice ou que le black de service qui se prend pour Spielberg parce qu’il possède un caméscope passait déjà son temps à tout filmer étant gamin …. A un tel niveau de pléonasme narratif ça ressemble plus à du remplissage qu'à une véritable envie d’étoffer le caractère des personnages. En plus de ses (trop) nombreux retours vers le passé des personnages, Dead Of Summer nous sert une soupe d'intrigue romantico-amoureuses tellement inoffensives et fadasses qu'elle semble sortir toute droite d'une production adolescente type sitcom de AB production. Mais qui va parvenir à séduire le jeune et le joli flic ? Est ce que je vais laisser le beau Alex avoir du sexe avec moi ? Vais je réussir à renouer avec mon amour de jeunesse que même on avait graver nos deux noms sur un banc tellement on étaient in love ? Quand on est homosexuel et que l'on tombe amoureux d'une fille qui se sent être un garçon on devient du coup un hétéro ?? . Franchement toutes ses petites intrigues et romances sont tellement tartignolles et inoffensives que la série semble définitivement être conçue pour des pré-adolscentes de douze piges . Durant six à sept épisode les amateurs d'horreur et de fantastique qui se retrouve alors réduit à un simple background narratif se sentiront forcément frustrés et passablement énervés.
Après avoir subi les dix épisodes de Dead Of Summer le constat est presque sans appel je n'ai trouvé absolument aucun personnage attachant où un minimum intéressant. Bizarrement jamais les scénaristes ne dépassent les clichés et la caricature qui enferme tristement les comédiens dans des personnages sans âme. Le beau gosse un poil suffisant, la gentille rigolote un peu ronde, le gay de service, l'adolescent(e) rebelle et mystérieux, le black sportif et le flic obstiné... Pour mesurer la paresse d'écriture de la série il suffit de regarder le personnage du méchant Damon (Oh putain ils ont osé le sataniste qui s'appelle démon !!), avec ses cheveux longs sa barbe et son look de metalleux j'avais juste l'impression de voir l'humoriste Dedo dans une parodie de frères Wayans. Quant au pauvre Tony Todd contraint à quelques apparitions il semble juste servir de caution référentielle pour les vrais amateurs de films d'horreur.
A défaut de nous servir un bon slasher j'étais prêt à embarquer dans un récit plus surnaturel et fantastique mais encore une fois Dead Of summer ne tiendra jamais tout à fait ses promesses. Cette histoire de secte, de possession et de démon est un peu décousu et surtout sur les sept premiers épisodes on frôle le néant absolu au niveau frissons, horreur et tension. On aura droit à l'apparition d'une petite fille avec un ballon rouge, quelques jump scares foireux, des visions inquiétantes, des effets numériques tellement hideux qu'ils feraient honte à une production Asylum et comble de l'horreur une paire de chaussure qui disparaît dans un lac (oui je sais c'est effrayant).
Dead Of summer est donc totalement à la ramasse et ce n'est pas sa mise en images sans imagination digne d'un mauvais téléfilm qui viendra faire illusion. En plus des nombreux défauts déjà cités la série souffre d’innombrables fautes d'écriture, de raccourcis et de grosses ficelles scénaristique, d’invraisemblances et de facilités qui tiennent du je-m’en-foutisme généralisé. Les enfants du camp sont par exemple des accessoires purement fonctionnels qui disparaissent parfois totalement du récit et ne reviennent que lorsque l'on a besoin d'eux. A part le gamin avec ses visions et une petite fille avec son inhalateur les autres gosses n'ont pas plus d'importance que les arbres et les fougères du décor. On pourra toutefois s'amuser de voir l'irresponsabilité de cet improbable camp de vacances qui organise un camping ou un colin maillard dans des bois infestés de pièges à ours et maintien des gosses dans des chalets au fond des bois après des dizaines de meurtres aux alentours du camp. J'ai également adoré la fille qui deux minutes après être restée pour morte noyée dans une cuve d'eau se retrouve fraîche,sèche et pimpante avec un brushing afro parfaitement impeccable. Des inepties géantes comme celles ci la série en compte des dizaines à l'image de ce démon capable parfois de faire valdinguer des corps par la simple puissance de la pensée puis contraint ensuite de crapahuter des plombes à pieds dans les bois à la poursuite d'un personnage.
La seule et unique chose qui sauve un peu Dead Of Summer de la nullité absolue reste les trois derniers épisodes qui sans être extraordinaire font enfin un minimum illusion. Dans la dernière ligne droite les scénariste semble enfin se souvenir que ce que les spectateurs attendent d'une série fantastique et horrifique ce ne sont pas les insupportables hésitations amoureuses d'une bande de jeunes adultes caricaturaux. Enfin donc le fantastique et même l'horreur graphique prennent le pas sur le reste, enfin la série trouve un rythme qui n'incite pas à la sieste, enfin le scénario nous offre quelques surprises et rebondissements, enfin Dead of Summer tient un peu ses promesses. Attention on est encore très loin de prendre son pied mais globalement et surtout par rapport aux sept épisodes précédents, Dead Of Summer devient d'un coup presque regardable. La mise en scène est toujours aussi plate, les effets numériques toujours aussi cheap , les acteurs toujours aussi mauvais (mention spéciale à l'inexpressif Alberto Frezza) mais enfin il se passe un peu quelque chose. On aura encore droit à quelques séquences ridicules comme lorsque Amy (Elizabeth Lail) hésite entre se prendre pour Jack Torrence et Norman Bates et du coup s'attaque à des rideaux de douches à la hache mais dans l'ensemble ses trois derniers épisodes constituent de loin le meilleur de Dead of Summer (C'est dire le niveau du reste de la série)
Dead of Summer est donc une immense déception, de la promesse du slasher référentiel des eighties il ne reste très vite que des cendres et du récit fantastique surnaturel que des brides noyées dans un magma informe de romance, de drame et de thriller mal foutu. Difficile d'embarquer pour dix heures avec des personnages aussi vides et caricaturaux , une mise en image aussi plate et sans imagination et un script aussi poussif. Les plus courageux qui n'abandonneront pas au bout des trois premiers épisodes trouveront peut être un peu de satisfaction dans les trois derniers , mais la vraie bonne nouvelle c'est qu'il n-y a pas de seconde saison … Au bout du compte le meilleur de Dead Of Summer reste le visuel magnifique des ses affiches promotionnelles.