Quand j'ai appris que Masaaki Yuasa allait adapter un vieux manga de Go Nagai, qui plus est Devilman, la hype m'a envahi comme un enfant à l'approche de Noël. En tant que fan du réalisateur, Devilman était pour moi l'oeuvre idéale pour exprimer le potentiel de l'un des plus grands génies actuels de l'animation japonaise. Qu'en est-il finalement ?
Quand on mate Devilman Crybaby, on comprend directement qu'on est davantage face à un réappropriation d'un univers par Yuasa, plutôt qu'une adaptation fidèle du manga de 72. Et malgré la qualité indéniable du matériau de base, c'est tant mieux. (C'est Yuasa, laissez-le s'amuser.)
Et c'est à partir de là que mon avis a commencé à être partagé. Notre Yuasa tant attendu se serait-il perdu en chemin ? Ou est passé l'animation qui lui est si propre ? Celle de Mind Game et Tatami Galaxy ? Pourquoi la délaisser au profit de ce minimalisme visuel, loin d'être dégueu, mais qui laisse quand même perplexe ?
Mais pas d'inquiétudes, plus le visionnage avance, plus on s'habitue à ce nouvel aspect visuel. Et plus les traits bien propres à notre Yuasa nous reviennent en pleine gueule, dans une expression constante de pulsions de sexe et de violence servie par une animation toujours aussi psychédélique. Certaines scènes dépassent même toutes nos espérances tant on y reconnaît l'animation si particulière (et si qualitative) du monsieur. Ma seule réserve restera que ces dites scènes ne font que nous donner envie d'en avoir plus quand on retombe dans le minimalisme général de l'anime.
Si dans cette animation, la musique époustouflante, et quelques nouveautés scénaristiques viennent modifier ce qu'on connaissait de Devilman, la noirceur et le message général du manga original sont préservés pour nous amener à un dénouement evangelionesque (l'épisode 10 justifie à lui seul le visionnage des 9 autres.)
Un anime qui fera certainement grincer les dents des puristes, mais qui comblera les fans ouverts et prêts à se branler le cerveau devant un déluge d'orgasmes visuels et auditifs.