J'avais dit que je donnerais mon avis sur ce site concernant les webséries de France 4. (Autant le faire maintenant que la chaine existe encore.)
Et j'avoue que j'ai maté le début de ce DoXa d'un oeil franchement distrait tant le premier épisode est en réalité très très très cliché :
Un trentenaire loser, récemment plaqué par sa copine, bossant dans une boite de statistique a fait une gaffe monumentale et doit jongler entre son nouveau crush, sa patronne peau-de-vache et son pote relou qui a décidé de squatter son canapé.
Ça rappelle quand même furieusement le pitch des webséries de Slimane-Baptiste Berhoun comme Je ne sais pas dire non ou La théorie des Balls. Ajoutez à cela un casting made in "ces acteurs qu'on voit sans arrêt dans les productions Golden Moustache/France 4" et vous sentez ma lassitude poindre (j'adore Justine Le Pottier, c'est une super actrice, mais j'ai l'impression qu'il y a une prime pour la mettre dans TOUTES les séries possible et potentiellement imaginable. Bon, après, je vais fermer ma gueule, parce que concernant mes propres productions, j'aurai du mal à donner des leçons question "renouvellement de casting.")
Malgré ça, la série à réussi à m'accrocher. D'abord, parce que Sebastien Chassagne est bon en petit employé de bureaux : parfois sympathique, parfois très con, parfois très traitre. On est face à un personnage principal qui assume complètement qu'il n'est pas tout à fait "bon" et c'est assez rare.
Il est à la base d'une étude qui a conduit au renvoi d'agents bancaires, dont son frère et ... ça semble limite lui faire plaisir.
La série compte l'un des pétages de plomb les plus marrant que j'ai vu dans une série française dans son dernier épisode. Ha, et il y a Romain Vissol, ce mec qui jouait "l'adolescent" dans toutes les productions française à une époque (et dans une pub pour une banque, il me semble) et c'est cool de le voir dans une production comme ça.
Mais surtout, la série se passe dans une agence de sondage et au lieu de s'en servir comme toile de fond ou de MacGuffin, elle prend vraiment le parti d'en faire le coeur de son sujet. On voit comment certaines d'entre elles influencent la société, comment aussi bien les politiques que les entreprises se servent d'études parfois complètement bidonnés, etc... Il y a un discours social dans DoXa, un peu idéaliste, certes, mais bien présent. Et putain, ça fait plaisir.
Enfin, la série aligne des moments où Arthur analyse le monde, en prenant le parti de la statistique ou de l'imaginaire à la Ally McBeal offrant des moments assez géniaux en terme d'écriture et de mise en sècène. Ces moments ont tendance à faire augmenter d'un cran un scénario, qui, autrement, aurait été franchement trop cliché. (On voit un peu les coutures du scénario.)
Mais, c'est cool, je reviendrais pour la saison 2.