Downton Abbey, diffusé à l'Automne 2010 sur la chaine britannique ITV a connu un vrai succès d'audience ( plus de onze millions de téléspectateurs par épisode) et est la preuve qu'en 2010 on peut encore attirer l'attention des gens avec des programmes de qualité.
Située à l'époque Edwardienne, l'intrigue de cette première saison s'étire de Mars 1912 et le naufrage du Titanic à l'été de 1914 qui verra naître la première guerre mondiale.
Lord Grantham perd ses cousins qui devaient hériter de sa fortune et de sa propriété dans le naufrage du Titanic et sa famille souhaite qu'il rompe l'entail ( Une disposition testamentaire qui fait que les biens mobiliers et leurs revenus sont non transmissibles aux filles) en faveur de sa fille ainée, mais il refuse. Il fait donc venir son cousin éloigné, un petit bourgeois de Manchester qui travaille comme notaire et qui se sent un peu pris au piège dans un monde ultra-luxueux qui n'est pas le sien. Voilà comment résumer rapidement les deux premiers épisodes.
Inspiré par Gosford Park, Julian Fellowes qui a écrit les deux scénarios, n'oublie pas qu'à Downton Abbey, vivent aussi des domestiques dont la vie est aussi codifiée que celle de leurs maîtres. "Downstairs", la gouvernante et le maître d'hôtel sont au sommet de la hiérarchie et les domestiques les craignent plus que leurs maîtres.
La vraie réussite de la série, outre des dialogues d'une rare perfection, c'est pour moi la complexité des deux filles ainées de la famille : Mary et Edith, qui grandissent avec tout mais risquent de ne rien avoir à la mort de leur père. On est très loin de la gentillesse et de la bonne entente des héroïnes d'Austen. Leurs personnages, d'une incroyable richesse fait oublier l'aspect un peu trop lisse de certains autres habitants de Downton comme leur plus jeune sœur : belle, amie avec les domestiques et féministe qui est clairement là pour plaire à un public moderne, comme l'histoire d'amour entre deux gentils domestiques. On oublie pourtant très vite cette petite faiblesse devant le degré global de perfection de cette première saison. Et je dis ça histoire de faire la fine bouche...