Projet raillé dès son annonce à cause d'un personnage jugé trop insignifiant pour être en tête d'affiche ou la relecture à l'orientation très inclusive qui en était proposée dans "Hawkeye" (nous, on fait partie des rares qui avait apprécié Maya Lopez, lui trouvant un certain potentiel), "Echo" a attiré les regards avec une bande-annonce promettant un retour au pendant le plus noir et violent de Marvel, avec d'ailleurs une volonté de se démarquer sous une nouvelle bannière: Marvel Spotlight, héritière de l'ancienne Marvel Knights au cinéma (période pré-MCU) et des séries Marvel/Netflix (le Caïd et, dans une très moindre mesure, Daredevil y sont présents).
Et on a tendance à y croire avec un premier épisode plutôt réussi, revenant sur les drames qui ont jalonné la jeunesse de son héroïne jusqu'aux événements de "Hawkeye" pour aujourd'hui la retrouver en mode fugitive dans sa ville natale, prête à reprendre les rênes de l'empire d'un Caïd pas si mort que prévu.
Outre un prologue intrigant sur les origines natives américaines de Maya amenées à prendre une place de plus en plus prépondérante dans la série, "Echo" s'ouvre de manière convaincante, baignant dans une ambiance de polar de petite ville US certes peut-être trop classique pour se faire une place dans le monde actuel du petit écran mais heureusement assez différente des offres récentes du MCU en la matière et, surtout, bien plus proche de l'ère des Defenders Marvel/Netflix que tout ce que la firme de Kevin Feige a pu proposer jusqu'alors... Sans compter, bien sûr, l'apparition d'un Daredevil a priori plus fidèle à la série de Drew Goddard et Steven S. DeKnight, lors d'une altercation face à Echo, que son premier retour dans la gênante "She-Hulk". Et, petit bonus non négligeable: boosté par le morceau "Burning" de Yeah Yeah Yeahs, le générique sur lequel se conclut cette introduction (et qui deviendra celui d'ouverture ensuite) nous laisse sur une très bonne note.
Bref, les intentions de départ de "Echo" sont (relativement) plus séduisantes que certaines autres séries du MCU mais, comme pas mal d'entre elles, le soufflé va malheureusement vite retomber à cause d'un traitement qui ne va pas s'en montrer à la hauteur sur la durée.
Si, thématiquement, ce qui va suivre au sujet de Maya elle-même en termes d'héritage sur lequel elle peut se reconstruire pour avancer -retourner vers ses racines et sa famille ou rester sous la coupe toxique de son père de substitution qu'est le Caïd- n'est pas si inintéressant en soi et donne même de bonnes séquences au fil des épisodes suivants, que ce soit celles du côté de la résurgence de sa filiation Choctaw (quelles chouettes ouvertures !) ou la montée en puissance des interventions de Kingpin toujours aussi si bien campé par Vincent D'Onofrio, "Echo" va étrangement ramer à l'imposer comme un enjeu véritablement passionnant ni même réussir à développer de façon mémorable les personnages secondaires qui y gravitent (la pauvre cousine incarnée par Devery Jacobs réduite à une éternelle cible/point faible par exemple), le tout en se contentant grosso modo de deux phases de simples kidnappings pour pousser les forces en présence à se remuer et à se confronter.
Malgré une réalisation qui parvient parfois à afficher une volonté de se placer au-dessus de la moyenne des productions du MCU, une superbe bande originale ou quelques petites pointes d'émotions finales démontrant que quelque chose de bien plus signifiant pouvait l'emporter dans la destinée contrariée de Maya Lopez, "Echo" ne peut que baisser les armes devant son manque de consistance, balbutiant à nouveau un choix que, hors développements sur la lignée tribale et familiale, son héroïne avait pourtant déjà effectué toute seule comme une grande à la fin de "Hawkeye" en collant une balle à son imposant tuteur. Ici, son nécessaire retour aux sources vers une nature plus apaisée (bon, il va falloir vivre avec une vie de criminelle probablement jonchée de victimes) n'est pas dénué de bons moments mais, à l'instar d'un épisode final que l'on sent sacrifié sur l'autel d'un montage chaotique, l'ensemble reste trop artificiel pour remporter la mise et imposer "Echo" comme le vrai écho du meilleur des séries Marvel/Netflix.
Reste à espérer que "Echo" n'est qu'un trait d'union entre les autres séries du MCU et une phase télévisuelle un peu plus noire qui, croisons les doigts, sera incarnée par le retour du démon de Hell's Kitchen. Avec le Caïd annoncé comme un Thanos de rue et au vu de la scène post-générique, tout est là pour amorcer le retour de certains Defenders pour lui tenir tête (nous, on veut revoir Jessica Jones en tout cas !).