Critique de Emma par DelphG
Une bonne critique pour encourager une série française, archi standard mais avec un peu de science fiction dedans
Par
le 15 oct. 2016
Un peu par hasard, nous sommes tombés hier soir sur une série télé française regardable, intitulée Emma. Ouais, ça me surprend aussi, surtout avec un truc produit par TF1. Surtout quand ça flirte avec l'anticipation.
Le personnage éponyme est une stagiaire qui intègre une unité de police à Versailles, de nos jours. Un peu bizarre, la stagiaire: elle prend tout au pied de la lettre, sourit même en débitant les pires horreurs et a par contre un œil pour décortiquer une scène de crime en quelques secondes.
Ah, elle est aussi capable de courir à soixante kilomètres par heure et à l'épreuve des balles: c'est un androïde, un prototype développé en grand secret et qui est mis à l'épreuve en situation réelle.
Alors bon, la suspension d'incrédulité tient du lynchage par pendaison et il y a pas mal de trucs foireux – genre, comment fait un androïde-flic pour respecter les trois lois d'Asimov – mais les deux premiers épisodes, diffusés hier soir sur la RTS, se laissent regarder.
La base reste un classique police procedural – meurtre bizarre, enquête, fausses pistes, indices et arrestation – mais la clé de l'intrigue reste la personnalité d'Emma. Interprétée par Solène Hebert, le personnage essaye de passer pour une humaine normale, avec la complicité de son supérieur, mais n'est pas très douée pour cela.
La série joue beaucoup sur ce décalage et, du coup, se démarque des multiples clones de CSI et autres. On a droit à quelques scènes d'anthologie, notamment lorsqu'Emma doit aller acheter des vêtements pour aller à une fête d'étudiants. Il y a aussi quelques éléments mystérieux qui apparaissent dans le deuxième épisode et qui laissent supposer que le projet est un peu plus tordu qu'annoncé.
Qui plus est, on a pour une fois où un personnage a un jeu abominablement forcé pour une bonne raison. Une des choses qui m'agacent dans les séries françaises, ce sont les acteurs qui jouent avec un manque de naturel qui pique le cerveau; dans Emma, les protagonistes principaux sont plutôt crédibles et, s'il y a encore quelques seconds rôles qui ânonnent leur texte comme au théâtre, ils sont heureusement rares.
Emma n'est pas l'événement télévisé de l'année, mais voir des producteurs français se lancer dans une histoire de SF ou d'anticipation est suffisamment rare pour saluer l'initiative, surtout qu'au final, le résultat est plutôt convaincant.
La série commence ce soir sur la télé française – pour une raison obscure, la télé suisse réussit toujours à avoir les épisodes en avance.
Créée
le 6 oct. 2016
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Par
le 15 oct. 2016
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