C’est une série dont je n’avais jamais entendue parler. Pourtant, elle réunit un casting d’exception avec en autre et pas des moins, Paul Newman et Ed Harris. Elle a remporté d’ailleurs en 2002, deux Golden Globes dont celui de la meilleure série.
Encore une fois, c’est tout à fait par hasard que j’ai découvert Empire Falls à la médiathèque. Je n’ai pas hésité longtemps en voyant le résumé d’autant plus qu’à l’origine il s’agit d’un livre. Œuvre qui de surcroit a remporté le prix Pulitzer.
Ayant vu la série avant, j’ai beaucoup pataugé dans la semoule notamment lors du premier épisode. En effet, j’avais du mal à comprendre les relations entre les personnages; pourquoi il y avait une telle animosité; et des fois, de la rancœur entre untel et untel. Des choses m’ont donc échappées au début car il y a beaucoup de non-dits, de suggestion. Aussi, j’ai eu à maintes reprises l’impression de prendre un train en route et d’en avoir manqué une bonne partie.
Pourtant, il y a une (longue) introduction expliquant la » genèse » de la grande famille Whiting. Mais, les images défilent à une vitesse folle faisant de sorte que la voix off ne nous atteint pas ou à moitié. Heureusement que cela s’arrête pour laisser place au présent bien que le passé revient souvent sous forme de flashback.
Peu à peu, le brouillard autour d’Empire Falls et ses habitants se dissipe nous laissant ainsi tout le loisir et le plaisir de découvrir cette petite ville du Maine dont seuls les écrivains anglo-saxons en ont le secret. Non à tord, le lecteur a parfois l’impression de se retrouver dans une de ces histoires à la John Irving et même à la Stephen King, l’horreur en moins cela dit.
Il semble que le Maine soit le témoin idéal pour abriter des histoires rocambolesques et des fantasques personnages. Ou bien n’est-ce qu’une légende née dans l’esprit de ceux qui la racontent et l’habitent. En tout cas, Empire Falls est le genre de ville où tout le monde se connait pour le meilleur et le pire. Et, ce n’est pas Miles Roby qui vous dira le contraire.
Gérant de l’Empire Grill, il voit défiler devant lui bon nombre de cas » sociaux »: le futur mari de sa ex future femme, Jimmy le policier qui ne brille pas par son intelligence, son propre père qui est un phénomène notoire…et j’en passe. Autant, ces derniers sont des évidences autant Miles lui est une énigme alors même que les siens lui disent qu’il est un livre ouvert. Ce personnage m’a paru très complexe bien que magnifié par le talentueux Ed Harris. Ici, l’homme me parait plutôt subir les événements plutôt que de les vivre.
Il semble neutre et acceptait son sort comme si cela ne le dérangeait pas plus que ça. Il trace sa route sans demander son reste à personne quoiqu’il doit parfois donner des comptes à Mme Whiting qui possède pratiquement toute la ville.
Même dans ses relations amoureuses et amicales, Miles semble se retrancher en lui-même, inatteignable. Sa femme a pris un amant et cela ne le touche pas du moins en apparence; Charlene son fantasme du lycée sort avec son frère et idem. Cindy lui fait des avances mais il reste de marbre. Reste sa fille Tick, l’amour de sa ville; et sa mère, son premier amour sans doute. Le destin de cette dernière a scellé le sien. Miles semble ne pouvoir tirer un trait sur les choix de sa maman et les siens.
Empire Falls brille par son casting d’exception; c’est bizarre de revoir Paul Newman et Philip Seymour Hoffman à l’écran alors qu’ils ne sont plus. Malgré tout, cette série offre un portrait bien saisissant d’une petite ville somme toute ordinaire. Une ville où on croit qu’il ne se passe justement rien. Mais bien sournoisement, les tentacules des uns et des autres se faufilent et alors, les petites villes où ils ne passent jamais rien deviennent le théâtre de choses bien horribles.