Engrenages, la série française phénomène dont il faut parler. Rachetée par BBC, donc évènement notable puisque l'on ne saurait dire quelle fut la précédente série française achetée par la chaîne britannique, la série s'apparenterait à s'y méprendre à du vin. Elle se bonifie avec le temps.
La première saison n'est ni plus ni moins qu'une mise en situation des personnages. Intéressante sur le fond et la forme, elle peine à conserver malgré tout un intérêt du spectateur sur la durée. Mais cela fut sans compter sur l'arrivée de la saison 2, et d'une histoire plus développée, tant sur l'histoire que sur la courbe dramatique des personnages. Avec comme nouveauté le passage au devant de la scène de l'héroïne, très éloignée de nos Julie Lescaut et autres femmes d'honneur. Caroline Proust habite son personnage du capitaine Berthaud. Quant à Audrey Fleurot (La dame du lac de Kaamelott), son personnage sombre d'avocate corrompue apparait simplement comme un immense terrain de jeu, vampirisant l'écran à chacune de ses apparitions.
Ce sont d'ailleurs ces deux rôles féminins qui permettent à la série de prendre ses distances avec certaines séries américaines, à l'image de The Shield (dont Braquo apparait plus clairement comme une refonte).
Et c'est au cours de la troisième saison que chacun des personnages prend de l'envergure. Construite sur 12 épisodes, la saison 3 nous narre, sur fond de proxénétisme, les chemins pris par chacun des personnages, qui s'enterrent tous un peu plus à chaque épisode. Gilles Cohen en guest sur plusieurs épisodes de la saison apporte son charisme et son énergie, qui trouve une alchimie parfaite avec ses partenaires de jeu. La saison se termine quant à elle sur ce que l'on pourrait apparenter au climax de la série, tant chacun des personnage semblent abandonner à un sort dont on se demande comment ils pourront se relever. L'appel des saisons suivantes se fait donc plus fort, ce qui en devient un véritable gage de qualité et de réussite.
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