"Cogito Ergo Sum" est une locution latine célèbre du philosophe Descartes, tiré de son livre "Discours de La Méthode" et qui signifie "Je pense, donc je suis".
De cette locution, on prends le mot cogito, qui devient ici un virus infectant les Autoreivs, des robots vivants aux côtés des hommes dans des cités dômes, et leur donne la capacité d'avoir conscience d'eux mêmes.
C'est en effet dans ses dites cités que les restes de notre civilisation, cible de notre envie d'auto-destruction, s'est reclus et tente de vivre une parfaite idylle entre hommes et machines. Mais voilà que ce fameux virus bouleverse les rouages pourtant si bien huilés du mécanisme, et à cela s'ajoute l'apparition mystérieuse d'êtres humanoïdes nommés Proxy.
Re-L, petite fille du Régent, mène l'enquête aux côtés de Vincent, un immigrant en voie de devenir concitoyen et responsable des réparations des Autoreivs. Pourtant, dans cette quête de réponse se cache une terrible vérité. Pour en découvrir toutes les facettes, il faudra en payer le prix : Celui d'un long voyage aux confins du monde et du temps, au delà de la cité dôme de Romdo.
23 épisodes, c'est le compte à rebours que se fixe alors le studio Manglobe (Samouraï Champloo) pour expliquer, décortiquer et mettre en introspection non pas juste Vincent ou Re-L, mais bien l'humain dans sa quête spirituelle et existentielle. Qui sommes nous ? Pourquoi sommes nous ? Quel est notre but ? Long est le cheminement pour espérer y trouver réponse, et il n'en a jamais été vue une qui soit universelle.
D'un côté, l'humain s'embourbe dans son eugénisme et l'assistanat par les Autoreivs, mais de l'autre ce sont ces derniers qui frisent la perte de contrôle devant leur prise de conscience de soi. Leur seule réaction est alors de tendre leur mains jointes en l'air, et de silencieusement damner le ciel et la terre de leur avoir donné ce cadeau empoisonné.
Vincent part en quête de ses origines comme de son but, dans un voyage emplie d'une dualité pesante : Qu'est ce qui est alors le plus important, ce qu'on l'est aux yeux des autres, ou ce que l'on est pour soi ? Suis je défini par l'autre et mon environnement ou par ma seule existence ? Rousseau y a peut être trouvé une réponse, qui sait ?
Mêlant 2D et 3D avec précision, Manglobe montre que l'ont peut bel et bien, alors dans une ère où la 3D tâtonne encore, proposer un parti pris esthétique marquant si l'on sait bien se servir d'une technologie. Dans des décors aux couleurs lunaires, la désolation règne en maître.
Mais derrière ces dômes de verre, derrière cet ingénierie titanesque qui conserve notre humanité dans un formol inodore et impalpable, se cache peut être encore et toujours un semblant d'espoir.