Je sais... Je sais... Il y aura de bonnes âmes pour hurler à la manipulation, à l'excès de bons sentiments, aux clichés, aux méthodes policières douteuses, et au casting trop parfait.
N'empêche... Cette petite série maline et efficace nous confronte à nos préjugés, à certaines de nos peurs, et à l'avenir que nous croyons construire en-dehors de notre cadre protégé et privilégié. Que savons-nous de la traite d'êtres humains organisés par des mafias incontrôlables et prêtes à tout ? A peu près rien, sauf que nous savons tous que tous ces gens qui fuient leurs conditions misérables doivent payer des sommes astronomiques pour tenter de gagner un paradis illusoire... Oui, nous le savons et nous faisons comme si nous ne savions pas.
Pourtant, ces mafias, ces gens-là, sans scrupules, sans aucun sentiment, sont capables d'utiliser tous les moyens possibles pour se faire un maximum d'argent sur le dos de la misère et notamment des jeunes filles, appâts de premier choix, sensibles et fragiles, prêtes à se jeter dans la gueule du loup pour avoir été trop crédules. C'est abject, insupportable, et pourtant si vrai... Cliché ? Pourquoi pas... Mais quand on suit un peu l'actualité et qu'on regarde ce qui se passe dans certaines banlieues, dans les zones d'immigration, contrôlées par des mafias africaines, d'Europe de l'est ou d'ailleurs, on ne peut que se trouver rattraper par la réalité.
Cette série montre de façon assez habile comment ces candidats à un monde meilleur se font exploiter par des barjots et des ordures conscientes de leur faux pouvoir, qui en abuse encore et encore. Et dans ce monde pourri, l'argent n'a pas d'odeur, la peau n'a pas de couleur, le corps n'a pas de religion... il n'y a que des marchandises et du bénéfice. Point !
Toute commence avec la découverte du corps d'une gamine de 17 ans, visiblement droguée et battue.
L'enquête est conduite par une fliquette en mal d'amour, mais obstinée tandis que ses collègues masculins apparaissent comme de vrais beaufs machos, pas très malins qui fonctionnent à la testostérone. Mais au moins ce cliché tape juste... Quant à la trame, elle est assez classique avec juste ce qu'il faut comme rebondissements pour avoir envie de voir l'épisode suivant et surtout avoir envie de voir les pourris plonger.
Voilà une petite série de six épisodes qui mérite qu'on s'y intéresse au moins pour nous rappeler que la traite des êtres humains fait encore partie de notre quotidien, et peut-être pas très loin de notre porte. Alors ? Vous y allez ou vous attendez sur votre canapé ?
Comme souvent, c'est encore Arte qui nous offre ce sujet. J'ai avalé l'ensemble que j'avais enregistré en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire...
Les interprètes sont parfaits et notamment Aïssa Maïga, excellente en Nigérienne attentive à ses deux enfants pas simples à gérer, et Slimane Dazi, dont l'apparition est trop courte. Il avait certainement plus à dire.
Voici donc une bonne série irlandaise que je vous conseille vivement ! Et ça change des fictions de certaines plateformes...