Eye Candy, c’est un peu comme si Black Mirror rencontrait Pretty Little Liars, mais avec un tueur en série qui passe plus de temps à soigner son look qu’à véritablement terrifier. Le pitch de départ est prometteur : Lindy, une jeune hackeuse douée mais tourmentée, se retrouve traquée par un tueur en série qui semble tout droit sorti d’un mauvais rendez-vous Tinder. En théorie, c’est un thriller palpitant où technologie, suspense et enquête se mêlent pour te tenir en haleine. En pratique ? C’est un mélange de clichés et de faux suspense qui ressemble plus à un défilé de mode techno-glam qu’à un vrai drame psychologique.
Lindy, incarnée par Victoria Justice, est censée être la hackeuse badass que tout le monde aimerait avoir dans son équipe en cas de cyber-apocalypse. Sauf que la série passe plus de temps à nous montrer ses talents à se balader dans des tenues stylées qu’à vraiment nous convaincre de ses capacités de hackeuse hors pair. Elle traque un tueur, mais elle semble aussi préoccupée par ses amitiés compliquées et ses histoires d’amour naissantes. Le problème ? L’intrigue principale, à savoir ce tueur mystérieux qui semble la connaître mieux qu’elle-même, perd de son intensité parce qu’on se retrouve constamment coupé par des drames de la vie quotidienne aussi passionnants qu’une après-midi de shopping.
Les épisodes sont rythmés par des moments de tension, où Lindy joue au chat et à la souris avec son harceleur digital. Sauf que le tueur en série manque cruellement de profondeur et de crédibilité. Plutôt que de vraiment nous terrifier, il se contente d’envoyer des messages flippants façon "Tu es ma prochaine cible" tout en agissant de manière si télégraphiée que tu devines à l’avance ce qui va se passer. La tension tombe vite à plat, et tu te surprends à penser que, finalement, ce tueur n’est peut-être pas si dangereux que ça.
Côté intrigue, Eye Candy essaie de surfer sur les dangers des applications de rencontres et des réseaux sociaux. L’idée est là : la technologie peut être utilisée à des fins sinistres, mais le traitement reste trop superficiel. Plutôt que d’explorer en profondeur la paranoïa et les risques liés à notre vie numérique, la série reste en surface, avec des rebondissements qui manquent de consistance. On passe d’une enquête sur un tueur à des moments de flirt innocent, et l’équilibre est souvent maladroit.
Les personnages secondaires, quant à eux, sont là pour remplir les cases du casting type : l’ami geek, la meilleure copine exubérante, le flic au passé sombre... Ils apportent un peu de légèreté à l’intrigue, mais leur développement reste limité, et ils finissent souvent par être des accessoires aux drames de Lindy plutôt que des acteurs réels de l’histoire. Les relations entre eux manquent de profondeur, et on a parfois l’impression que la série hésite entre thriller et teen drama, sans jamais vraiment réussir à combiner les deux genres de manière convaincante.
Visuellement, la série fait le job : c’est flashy, urbain, et souvent très stylisé. Mais cette esthétique hyper léchée finit par te donner l’impression que tout est trop beau pour être vrai. Même les moments de danger sont esthétiquement parfaits, ce qui enlève un peu de crédibilité à l’atmosphère de menace constante que la série essaie de créer. C’est un thriller qui semble plus préoccupé par son apparence que par la profondeur de son intrigue.
En résumé, Eye Candy est une série qui avait un bon concept de départ mais qui se perd dans un trop-plein de glamour et de drame adolescent. Le suspense n’est pas à la hauteur des attentes, les personnages manquent de relief, et l’intrigue se noie dans des détours sentimentaux qui ralentissent le rythme. Si tu cherches un thriller techno avec une ambiance stylisée et des moments de tension légère, ça peut passer pour un visionnage sans prise de tête. Mais si tu attends une vraie montée d’adrénaline et un scénario captivant, Eye Candy risque de te laisser sur ta faim, comme un dessert qui semble délicieux mais manque cruellement de saveur.