"La bagarre". Voilà ce que je répondrais si on me demandait de résumer Fate/Apocrypha en un mot. En effet, la série fait la part belle à l'action, de son premier à son dernier épisode, quasiment sans temps mort. Et c'est cela qui rend à la fois l'anime divertissant et incomplet.
Divertissant car voir des héros légendaires se foutre sur la mouille pendant 25 épisodes avec une animation que je qualifierais d'honnête (c'est A-1 Pictures, pas Ufotable hein) est un peu répétitif, mais pas désagréable. Incomplet car en contrepartie, l'intérêt pour les différents protagonistes animant cette guerre du Graal "spéciale" est proche du néant.
Il faut dire que le pari de doubler le nombre de personnages et de Servants de chaque classe était audacieux et même si on peut le saluer, on se doit d'admettre qu'il est loupé.
A une ou deux exceptions près, les ambitions de chaque personnage ne nous sont dévoilées que par l'entremise de courtes scènes qui apparaissent, pour la plupart, lors de la seconde moitié de l'anime. Jusque là, il faut accepter de suivre des affrontements dont on ne comprend rien des enjeux. Et pour certains protagonistes que l'on pourrait considérer comme centraux, c'est assez dérangeant de voir leur background résumé à un flashback de 1 minute balancé entre la poire et le fromage au bout de 15 épisodes. Pour la grande majorité des Servants, l'accent mis sur l'action fait passer au second plan l'intérêt pour leur véritable identité et donc empêche le spectateur de faire des rapprochements entre la mythologie qui les entoure et leur souhait pour le Graal.
Et c'est là que le bas blesse. Pour rappel, le but de tout ça, c'est de taper tout le monde, finir seul victorieux, récupérer le Graal et se voir exaucer son vœu. Le spectateur est déjà dans l'obligation d'accepter que cette guerre soit tronquée, car s'il ne peut en rester qu'un, cela signifie qu'un paquet de monde est là pour faire de la figuration. Alors attendre qu'il accepte que l'on insiste pas sur les raisons qui font que ces héros prennent part à la bataille, il ne faut pas trop exagérer.
Ce Fate/Apocrypha ne dépassera donc pas le stade de bon divertissement pour celui qui aime l'action. Pour le reste on repassera. Notons que l'OST, qui doit être composée de deux ou trois pistes recyclées à l'extrême, a failli me rendre fou à la longue.