Quand un arnaqueur stylé devient meilleur ami avec un agent du FBI

FBI : Duo très spécial (ou White Collar, pour les puristes), c’est un peu comme si Ocean's Eleven et FBI : Portés Disparus avaient eu un enfant ultra-stylé et légèrement sarcastique. Imagine un escroc élégant en costard, un peu voyou mais toujours classe, forcé de s’allier avec un agent du FBI aussi droit qu’une règle pour résoudre des affaires criminelles. Ensemble, ils forment un duo improbable, mais redoutablement efficace. On a donc droit à des intrigues où les criminels sont parfois plus raffinés que des maîtres de l'art, et où chaque épisode est une leçon de style, de manipulation, et d’escroqueries brillamment orchestrées.

L’histoire suit Neal Caffrey, un arnaqueur de haute volée, voleur d’art à ses heures perdues, qui finit par se faire coincer par Peter Burke, un agent du FBI aussi rigide que les lois qu’il fait appliquer. Plutôt que de pourrir en prison, Neal se voit proposer une alternative : utiliser ses compétences de génie du crime pour aider le FBI à attraper des criminels tout aussi malins que lui. Mais attention, il est constamment sous surveillance (merci le bracelet électronique), et sa liberté dépend de sa capacité à jouer selon les règles… ou presque.

Neal Caffrey (joué par Matt Bomer) est le genre de gars qui pourrait vendre de la glace à des esquimaux. Avec son sourire ravageur, son sens du détail, et une garde-robe qui ferait pâlir d’envie James Bond, Neal est l’escroc que tu ne peux t’empêcher d’aimer. Il sait comment manipuler, séduire, et surtout, sortir de n’importe quelle situation avec élégance. Le contraste avec Peter Burke (Tim DeKay), le type à qui tu ne pourrais jamais mentir même avec une poker face, est délicieux. Peter est le mec sérieux, un peu rigide, qui préfère suivre les règles à la lettre, mais qui finit par apprécier (à contrecœur) l’aide de Neal et son approche "créative" des enquêtes.

Le cœur de la série repose sur cette dynamique entre Neal et Peter : une bromance à peine dissimulée entre le chat et la souris. Alors que Neal tente constamment de prouver qu'il a tourné la page de sa vie criminelle, il est toujours à deux doigts de replonger dans ses vieux travers, souvent pour le "bien de l'enquête", bien sûr. Peter, quant à lui, oscille entre la méfiance et la fascination pour ce type qui enfreint toutes les règles mais parvient toujours à résoudre les affaires les plus tordues. Ils forment un duo complémentaire : la ruse et le flair de Neal associés à la méthode et l'éthique inébranlable de Peter.

Chaque épisode de FBI : Duo très spécial est une sorte de casse ou d’arnaque inversée : là où d’autres séries mettent en scène des criminels tentant de contourner la loi, ici, c’est le FBI qui se sert des méthodes criminelles de Neal pour attraper des voleurs encore plus ingénieux. Les enquêtes sont variées, souvent liées au monde de l’art, de l’argent et des objets de collection inestimables. C’est un peu le Lupin du FBI : pas de gunfights à la Michael Bay, mais des énigmes, des plans machiavéliques, et des twists surprenants.

Visuellement, la série joue à fond la carte du glamour et du raffinement. Neal vit dans un loft à New York qui ressemble à un catalogue IKEA haut de gamme, et chaque épisode nous fait voyager entre des galeries d’art, des penthouses de luxe, et des soirées mondaines. Le tout est filmé avec élégance, presque comme si l’univers du crime était une grande pièce de théâtre où chaque détail compte. Même les criminels ici semblent être plus proches de gentlemen cambrioleurs que de bandits en cagoule.

Cependant, FBI : Duo très spécial n’est pas sans ses petites failles. À force de surfer sur le charme de Neal et les plans toujours plus élaborés, certaines intrigues deviennent parfois un peu répétitives. On a beau aimer voir Neal déjouer des situations impossibles avec un clin d'œil, on finit par se dire que tout est un peu trop "parfait" pour être vrai. De plus, si la série sait jongler entre le drame et l’humour, certaines sous-intrigues peuvent sembler un peu forcées, notamment les dilemmes amoureux de Neal et sa quête éternelle pour retrouver Kate, l'amour de sa vie. Ce fil rouge est captivant au début, mais peut s'essouffler avec le temps.

Les personnages secondaires apportent une bonne dose de fraîcheur à l'ensemble. Mozzie, le partenaire de crime et ami excentrique de Neal, est un véritable régal à chaque apparition. Son amour pour les théories du complot et ses dialogues absurdes sont la cerise sur le gâteau dans cette série où chaque personnage semble avoir un plan B (et souvent un plan C) dans sa poche. Et puis il y a Elizabeth, la femme de Peter, qui apporte une touche de normalité et de douceur à l’univers machiavélique dans lequel évoluent nos héros.

En résumé, FBI : Duo très spécial est une série qui jongle habilement entre le crime et la justice, tout en offrant un spectacle stylé et captivant. Si tu aimes les séries où les personnages sont aussi rusés qu’élégants, où les intrigues sont toujours un peu plus complexes qu’elles ne le semblent, et où chaque épisode te fait te demander si le héros va replonger dans le crime ou rester du bon côté de la loi, alors cette série est pour toi. Et même si elle peut parfois se répéter, tu resteras accroché à chaque épisode, rien que pour voir Neal déjouer les pires situations avec un sourire digne d’une publicité pour des costards sur-mesure.