FBI : Portés Disparus (Without a Trace en VO), diffusée sur CBS en 2002, c’est un peu comme si quelqu’un avait décidé que résoudre des disparitions mystérieuses était l’équivalent télévisuel de chercher ses clés perdues, mais avec plus de tension et de drame. Chaque épisode, c’est la même rengaine : une personne disparaît, l’équipe d’agents du FBI débarque, fouille dans sa vie privée (avec une délicatesse digne d’un bulldozer), et finalement, après avoir ouvert tous les placards à secrets, ils finissent par retrouver (ou pas) la personne disparue. En gros, imaginez Les Experts mais sans les cadavres, juste des mystères humains qui flottent dans l'air, comme du café qui refroidit trop vite.
Le principe de base de la série est intrigant : on suit une équipe de spécialistes en disparitions menés par l’agent Jack Malone (Anthony LaPaglia, qui semble avoir avalé un manuel de psychologie et une tasse d'amertume), et leur job est de reconstituer les 24 heures avant la disparition d’une personne. Ils analysent, interrogent, et déterrent chaque secret comme si chaque disparu avait tout un lot de squelettes cachés dans son placard. L’idée est bonne, mais voilà, une fois que vous avez compris le schéma, la série devient aussi prévisible qu’un réveil à 6h un jour de boulot.
Chaque épisode est une sorte de chasse au trésor, sauf que le trésor, c’est un mari en fuite, un ado en crise, ou une femme fatale avec plus de secrets que de chaussures dans son placard. L’équipe de Jack Malone plonge tête la première dans les vies privées des disparus, et à chaque fois, on découvre que la personne n’est jamais aussi simple qu’elle en avait l’air. Adultère, dettes de jeu, escroqueries, tout le monde a quelque chose à cacher. C’est comme si personne ne pouvait simplement se perdre en allant chercher du lait sans être impliqué dans une sombre affaire.
C’est là où FBI : Portés Disparus devient parfois un peu redondant. Le mystère initial est souvent captivant – après tout, qui n’aime pas une bonne disparition mystérieuse ? Mais à force, la série recycle un peu les mêmes ficelles : un coup de théâtre, un suspect, une confession dramatique sur une histoire vieille de dix ans, et hop, fin de l’épisode. La formule fonctionne, mais elle manque de variété, et après quelques épisodes, on commence à deviner les rebondissements avant même que l’équipe ne sorte ses dossiers.
Le casting est solide, mais les personnages peinent à vraiment se démarquer au-delà de leurs fonctions professionnelles. Jack Malone est l’archétype du chef un peu usé par la vie, bourru mais efficace. Il porte constamment le poids du monde sur ses épaules, et ses tentatives de jongler entre sa vie personnelle (chaotique) et son boulot (tout aussi chaotique) deviennent un élément récurrent de la série. Ses coéquipiers, bien qu’efficaces, restent un peu en arrière-plan, avec des personnalités qui peinent à éclater. Chacun a son petit moment de gloire ici et là, mais on reste souvent focalisés sur Jack, ce qui peut être à la fois une force et une faiblesse de la série.
Visuellement, la série est plutôt classique. On a droit à des bureaux du FBI en mode "grande baie vitrée", des reconstitutions de scènes de crime en flashbacks, et des interrogatoires sous lumière froide. Rien de révolutionnaire, mais l’ambiance correspond au ton sérieux et parfois un peu pesant de la série. On est loin des paillettes de NCIS ou des explosions de 24 heures chrono : ici, tout est dans la sobriété et l’efficacité bureaucratique. Même les poursuites à pied semblent calmes, comme si tout le monde était trop fatigué pour courir vraiment vite.
L’un des aspects intéressants de la série, c’est son côté psychologique. L’équipe de Jack Malone ne se contente pas de suivre des pistes et de collecter des preuves. Ils tentent aussi de comprendre les motivations profondes des disparus, ce qui permet parfois d’aller plus loin dans la réflexion sur la nature humaine. Pourquoi quelqu’un disparaît-il vraiment ? Est-ce qu’il a fui volontairement, ou est-il victime de circonstances incontrôlables ? C’est là que la série trouve sa force : dans l’exploration de ce qui pousse les gens à disparaître. Mais encore une fois, cette profondeur n’est pas toujours pleinement exploitée, et l’on reste parfois à la surface de ces questions passionnantes.
Cependant, le problème majeur de FBI : Portés Disparus, c’est que malgré son concept intrigant, elle ne parvient pas toujours à maintenir une tension constante. Certains épisodes sont passionnants, avec des disparitions complexes et des enjeux élevés, tandis que d’autres sont plus plats, presque routiniers. On finit par s’habituer à la mécanique de la série, et le suspense perd de son impact. C’est un peu comme un puzzle dont les pièces s’emboîtent toujours de la même manière : au bout d’un moment, on devine la fin avant même d’avoir posé toutes les pièces.
En résumé, FBI : Portés Disparus est une série qui a ses moments de brillance, mais qui souffre de la répétitivité de son concept. Si vous aimez les enquêtes policières bien huilées avec une dose de drame personnel, elle fera le travail, mais ne vous attendez pas à des révélations fracassantes à chaque épisode. C’est un peu comme si la série elle-même se perdait parfois en chemin, à la recherche de la bonne intrigue pour se démarquer.