"Vous êtes coincés dans vos 20 ans, c'est pathétique" : Tel est le triste constat que fait l'un des protagonistes dans l'épisode 5 de la saison 1. Je trouve qu'à elle seule, cette phrase résume parfaitement Friends From College.
-----Pathétique-----, c'est en effet le premier mot qui m'est venu à l'esprit, en regardant cette série déconcertante.
La bande-annonce a priori prometteuse m'avait laissé croire que j'allais regarder une nouvelle série "bandes de potes", remixée à la sauce Very Bad Trip. Produite par Netflix, donc forcément décalée et réussie. Comme la promesse d'un mélange de Friends ou HIMYM déjanté, mais quand même plus mature, puisque les personnages abordent le passage délicat de la middle-life crisis.
Le problème, c'est que l'humour n'est pas au rendez-vous, quand bien même les acteurs de la série se démènent, quitte à en faire des tonnes. On est loin de la comédie, celle qui fait du bien et on a vite fait de se rendre compte qu'il s'agit là d'une dramédie; bien loin donc des attentes de départ. L'humour est lourd, pesant, too much, comme pour masquer un désarroi latent et omniprésent.
-----Le problème de l'alchimie----- : le deuxième problème selon moi, est que l'on ne croit pas une seule seconde à cette bande de soi-disant potes qui se connaîtraient depuis 20 ans. Tous sont censés avoir fait leurs études ensemble à Harvard, mais rien ne semble les réunir, pas même leur passé universitaire, et encore moins leur amitié. Pas une seconde, je n'ai l'impression de voir d'authentiques amis. En tentant de casser les codes ou de revisiter le genre, Netflix créé une série totalement artificielle, avec, de surcroît, une storyline à la limite du glauque.
-----Mais où est passé le "Bro-Code" ?----- Dès le premier épisode, j'ai ressenti comme un malaise et j'ai vite fait de comprendre pourquoi : outre le fait que les interactions entre les personnages sont souvent superficielles, voire totalement incompréhensibles, les codes même de l'amitié sont sacrifiés sur l'autel de l'égoïsme et du mensonge, sous le prétexte que les personnages sont complètement paumés dans leur vie.
Ethan Turner est marié avec Lisa, mais entretient une liaison depuis 20 ans avec Sam, elle-même amie de Lisa. C'est bon, vous suivez ? Nick est un ami du couple en question, mais aimerait bien remettre le couvert avec Lisa, qui s'avère être son ex, dont il est toujours amoureux. Je vous épargne le reste du pitch, cela n'en vaut pas la peine selon moi.
Au fond, je crois que c'est ce qui me gêne le plus dans cette série : là où il y avait une sorte de code d'honneur entre les amis dans Friends ou encore How I Met Your Mother ; ici, ça part clairement dans tous les sens. C'est comme s'il n'y avait aucun respect, aucune considération entre les différents protagonistes, censés être amis, donc pour moi cette notion d'amitié ne tient pas du tout la route.
Bref ... En tentant de casser les codes, Netflix passe totalement à côté du sujet et aurait franchement mieux fait de baptiser cette série "Fake Friends", cela aurait eu au moins le mérite d'annoncer la couleur !
Sinistre, pathétique, pas drôle et encore moins crédible : voici comment bien résumer cette série qui selon moi, ne vaut franchement pas le détour.
Saison 1 vue dans son intégralité avant de rédiger cette critique (non pas que je sois masochiste, mais simplement ... j'ai espéré, en vain, un miracle qui ne s'est pas produit !)