(Vu sur Wakanim) Bon, avant toute chose, ceux qui se plaignent de voir l'héroïne en petite culotte: je peux comprendre qu'on n'apprécie pas, aucun souci, mais (pour une fois) cela est grosso modo justifié par le scénario et par les thématiques sous-jacentes; oui, la "pénétration" de l'héroïne dans son pote-peluche est une métaphore totalement explicite (pas besoin d'avoir bac+5 psychanalyse pour le comprendre, à moins d'avoir la maturité d'un enfant de 10 ans) du développement de la sexualité adolescente et de l'acte sexuel (qui se fait rarement très habillé). Il n'y a quasiment rien d'implicite là-dedans. Et étant donné le traitement assez déviant de la chose, on ne peut vraiment pas dire que l'on soit, en tout cas sur ce point, dans du "fan-service" classique (même si plus tard, effectivement, un personnage comme la cheffe lesbienne de la bande à laquelle vont adhérer nos héros sera sexualisée, elle, de façon outrancière et totalement gratuite...). Je pense qu'il faut l'accepter ou alors passer rapidement à une autre série...Après, est-ce que ce réseau métaphorique sexuel est bien exploité au long de cette première saison, certes non de mon point de vue (cf. infra), mais pourquoi reprocher à la série ce qui est son point de départ?
Bref, cela étant dit, que penser de cet animé dont le manga m'avait fait longuement de l’œil, notamment pour son point de départ intriguant (et donc très sexualisé): un gars découvre qu'il peut se transformer en une gigantesque mascotte de combat (mode FMP Fumoffu); une fille un peu chelou lui met le grappin dessus et découvre que la mascotte est creuse et devient plus puissante quand qqun se glisse dedans; comme on s'en doute, d'autres personnes se trouvent avoir un pouvoir similaire de transformation, et c'est parti pour de la baston entre monstres.
Alors, pour cette critique, pas toujours facile, faute d'avoir lu le manga d'origine, de départager les défauts qui sont importés du manga ou ceux davantage propres à l'animé. Sur le plan narratif, nous avons affaire à ce que j'appelle un prototype de "faux seinen" (cf. aussi sur ce point ma critique de Mob Psycho 100 S2). On vend du sexe et/ou de la violence (et les déchirements moraux qui vont avec) pour faire cool (pour faire grands)...mais, passés les quelques premiers épisodes, on sent bien que l'animé a des réticences à remplir son propre cahier des charges initial. Je me demande même si l'héroïne n'est pas, dans l'animé, "rhabillée" par rapport au manga d'origine histoire de lisser l'ensemble (?), celle-ci pénétrant dans notre héros en sous-vêtements ou maillot de bain; alors qu'il aurait été tout à fait cohérent avec la symbolique utilisée de l'obliger à pénétrer nue dans la mascotte pour déclencher les pouvoirs de son pote. Surtout, comme je l'ai déjà dit, le manga n'exploite absolument pas son point de départ, en faisant finalement un simple élément aguicheur qui n'aura (en tout cas pour ce que j'en ai vu dans cette 1ere saison) pas vraiment de répercussion au final dans la narration d'ensemble. Si à plusieurs reprises, l'animé semble vouloir instaurer une tension sexuelle entre les personnages (qui serait plus que naturelle: le héros est en terminale et la fille en seconde, et vu les situations dans lesquelles ils se retrouvent...), cela reste trop parcellaire et surtout trop vite oublié pour l'intégrer à plein dans la narration. On peut donc parler de "fan-service par défaut" ici, faute d'une véritable capacité du scénario à intégrer convenablement des éléments qui devraient être beaucoup plus centraux dans le récit. Au final, pour résumer, on se retrouve avec des héroïnes étrangement exhibitionnistes et des héros globalement asexués. Bref, pour employer une expression bien adapté à la situation, c'est mal branlé dans l'ensemble.
Concernant la violence, il y a certes des morts, mais cela se cantonnera finalement à des personnages assez secondaires, le récit refusant pour l'instant la mort de tout personnage important, même faible; encore une fois, le point de départ s'appuie sur une base beaucoup plus violente (la mort des parents de l'héroïne, le premier combat...) que ce qu'il adviendra par la suite. Sans spoiler, une mort aurait pu être intéressante
quand une autre fille pénètre dans le corps de notre héros, celui-ci se faisant ensuite broyer, et la fille qui est dedans avec,
mais l'auteur nous sort alors le sempiternel deux ex machina de la résurrection miraculeuse, qui ne semble même pas cohérente avec la diégèse d'ensemble (les 2nds couteaux, même blessés sous leur forme de monstre semblent en subir eux les conséquences sous leur véritable apparence...). On fatigue un peu lorsque la série, qui veut se présenter d'emblée comme assez sombre, au 10e épisode sur 13 en est encore à nous sortir des réflexions manichéennes sur "tuer c'est mal", "suis-je en train de devenir un monstre?", alors que, faute d'efforts suffisants dans la construction des antagonistes, ceux-ci se retrouvent pour beaucoup, dans le camp des méchants, avec des motivations totalement bidons (une première rencontre avec un personnage caricatural qui veut "juste être fort" et qu'on ne reverra pas par la suite...OK, le personnage qui sert à rien par excellence), quand ils ne sont pas justes super méchants parce que "c'est comme ça". Sans doute symptomatique de cela de ce ton avec le c** entre 2 chaises, l'auteur dote notre héros peluche d'un gros gun, mais semble bien décidé à ne lui faire jamais dégainer (parfois à s'en donner des baffes: j'en étais rendu à crier "mais sors ton flingue, peluche à la c**" devant mon écran, nos héros préférant quasi-systématiquement régler ça à mains nues contre des méchants super-balèzes)...
Bref, vous aurez compris qu'il y a des problèmes d'écriture. Autre élément typique des faux seinen et qui reviennent à plein dans ce "gleipnir": le refus de l'auteur, au risque de l'invraisemblance totale, d'impliquer la société civile dans son histoire; alors qu'il est évident, alors que les monstres pullulent littéralement dans une petite bourgade japonaise, que toute la ville devrait être rapidement au courant et chercher à réagir d'une quelconque façon (surtout que là, il y a pas mal de morts...). Et bien non, il semblerait que, miraculeusement, personne ne s'en soucie véritablement hormis les personnes transformées elles-mêmes en monstres...Ne parlons pas non plus des parents, comme toujours totalement effacés ou absents dans ce type de production pour ados. Ne remarquent-ils pas qu'il y a quelque chose de chelou avec leurs marmots? (je ne parle pas des 2 héros pour lesquels c'est justifié, mais de tous les autres...) D'ailleurs, pourquoi si peu d'adultes parmi les participants au jeu? (quasiment aucun ne semble avoir ne serait-ce que la trentaine) Une fois de plus, l'animé ne prendra pas la peine de nous l'expliquer. Quid du manga d'origine?
Sur le récit dans son ensemble, si les premiers épisodes sont plutôt accrocheurs et bien rythmés, avec la découverte des pouvoirs de nos protagonistes, cela se dégonfle carrément dès les épisodes 5 ou 6, avec tout un développement dans une forêt qui ne mène à peu près nulle part, avec des combats dont on n'a un peu du mal à saisir les enjeux (OK, ils doivent récupérer des médailles, mais ils ne savent même pas vraiment pourquoi; est-on vraiment près à aller se trucider pour une promesse aussi vague?) Alors oui, le scénario balance un peu toutes ses cartouches dans les 2 derniers épisodes, mais ce sont des éléments qu'on aurait aimé voir introduits au cours de la saison, pas à la toute fin comme un cliffhanger de m**** (car oui, en l'état, je n'ai pas du tout envie de me taper une S2 de "Gleipnir").
Bon, pour en finir sur les faiblesses narratives de l'ensemble, #spoil
le scénario, avec son extraterrestre louche, est dans l'ensemble un total pastiche de "puella magi madoka magica", en moins bien écrit et réalisé....Voilà, voilà, cet élément échappera difficilement à qui aura vu les 2 séries.
Sur le plan technique, comme dans beaucoup trop de séries un peu "alimentaires", les efforts ont clairement été faits sur les premiers épisodes et les tous derniers (et même dans ceux-ci, la série n'a pas vraiment grand chose de notable à proposer...). Tout le cœur de la saison est d'une fixité absolue et désespérante - la réalisation faisant vraiment le minimum syndical en terme de mouvements -, instaurant un cercle vicieux "rythme moue - action à rallonge peu trépidante", où des évènements qui en toute logique devraient être résolus en quelques instants bien tendus et nerveux, traînent sur un épisode entier (mode DBZ quoi)
(cf. par exemple l'épisode symptomatique où nos héros doivent choisir quelqu'un à sacrifier dans leur groupe).
J'en conclus avec cette critique bien trop longue qui, si elle ne devait avoir qu'un effet sur vous, serait de vous dissuader, s'il n'est pas trop tard, de perdre votre temps sur cette production malheureusement totalement dispensable (y aura-t-il seulement une S2 un jour? Pas sûr au vu du résultat). Plutôt que de se lancer dans quelque chose de bien plus borderline et tordu (mais aussi du coup de sans doute beaucoup plus mémorable), la série retombe malheureusement dans les schémas et travers de nombreux shônen. La fin apporte quelques éléments intéressants, mais l'effet de suspense ne parvient néanmoins pas à effacer les défauts d'une S1 de bas niveau.