Ces derniers temps, j'ai constaté une tendance assez inquiétante. Les dramas partent bien voire très bien et puis se cassent copieusement la figure vers le milieu ou la fin.
Et c'est assez désespérant.
Mais voilà qu'apparait Goblin sur mon écran. Manifestement un drama classique avec un peu de fantastique, le destin par baquets, une histoire d'amour impossible et toutes ces sortes de choses.
Je m'étais donc préparée à des clichés à la pelle en espérant que le scénario se tiendrait.
Et à ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur, oui, les clichés se suivent sans discontinuer mais le ton est tellement inhabituel, l'enveloppe tellement renouvelée qu'on a l'impression que c'est nouveau.
Pourtant, on est dans le clous à tout point de vue : Le Gobelin, un être immortel (pour une raison x ou y, je vous laisse le découvrir) rencontre une jeune fille qui n'est autre que "la fiancée du Gobelin". Elle est destinée à le libérer de son immortalité. Tous deux croisent et côtoient abondamment un ange de la mort qui poursuit notre jeune héroïne car elle n'aurait pas dû naitre (il va se détendre sur le sujet assez rapidement tout de même).
Rien de plus simple au fond et pourtant on est tenu en haleine, on bondit dans notre siège, on s'émeut des retournements de situations comme si c'était la première fois.
Tout cela grâce à une bonne qualité d'écriture : les rebondissements sont dosés et pas toujours placés là où l'on croit/on attend. De plus, ils servent à cacher d'autres évènements plus insidieux qui prennent totalement pas surprise et maintiennent ainsi la fraicheur de l'histoire.
Les personnages, quant à eux, bénéficient de personnalités attachantes et d'une réelle évolution tout au long des épisodes. Il n'y a pas de laissé pour compte pour une fois.
Chaque acteur est un casting parfait de Gong Yoo touchant, drôle, énervant et adorable en immortel Kim Shin à Lee Dong Wook en ange de la mort super coincé et amoureux malgré lui (il a lui aussi un destin à découvrir bien sûr) en passant par Yoo In Na qui compose un personnage plein de malice et d'une franchise rafraîchissante. Cependant, celle qui sort du lot c'est Kim Go Eun qui interprète Ji Eun Tak notre petite fiancée du Gobelin et en fait une héroïne comme on n'en a rarement vue. Elle est spontanée et réfléchie, elle est courageuse et fragile. Elle est bien sûr hésitante face à son destin tout tracé mais elle l'embrasse également avec enthousiasme. Elle est d'une grande franchise avec les autres et avec elle même. Kim Go Eun joue avec simplicité et sincérité et rend son personnage totalement attachant.
Ici ce sont les hommes qui font des manières et des crises existentielles; nos deux amoureuses elles attaquent bille en tête.
La réalisation est très soignée que ce soit pour les scènes dans le passé (en cinémascope) ou les scènes de la vie moderne. La production a mis le paquet et cela ce sent. D'autre part, le découpage en épisodes de 1h30 au lieu de 1h donne un rythme nouveau et redistribue les cartes du scénario de manière intelligente. (un gros risque si j'en crois mes lectures).
Je ne mettrai qu'un seul bémol à mon enthousiasme et c'est la raison pour laquelle le drama n'atteint pas la note maximale que j'allais lui mettre jusqu'au dernier épisode.
Le dernier retournement du destin avec la mort de Ji Eun Tak et Kim Shin qui doit attendre 30 ans tout seul comme un pauvre malheureux est de trop. Les deux autres renaissent et se retrouvent c'est bien qu'on voit leur nouvelle relation si simple et si directe. Mais on est laissés sur notre faim pour Kim Shin et Eun Tak qui dans le plus pur style de fin de drama coréenne se retrouvent, se regardent et ne se disent rien - générique. Outre que ce rebondissement ne fait que rallonger inutilement le drama, il est sans raison à part faire pleurer dans les chaumières et ne fournit qu'un nouveau bond dans le temps. 1 bon dans le temps par drama devrait être suffisant.
Qu'à cela ne tienne, c'est l'un des meilleurs drama que j'ai vu dont l'histoire, bien que convenue, emporte le spectateur avec lui jusqu'au bout.
En espérant que ce sera le début d'un renouveau pour les dramas coréens.