C'est là ma première critique. La toute première. Et je suis content de savoir qu'elle parle de Godless. C'est un exercice tout nouveau pour moi donc, mais je me sens bien inspiré après avoir fini cette mini-série que nous offre Netflix.
Pour être franc, je suis tombé dessus par hasard. Ne sachant quoi regarder, je me suis laissé tenter par la bande annonce. Il faut dire que j'arrive après la bataille – la série datant de 2017 – et que je n'en avais honnêtement jamais entendu parler. Mais je ne regrette pas, pas du tout.
Les épisodes sont longs, très longs même, mais j'ai rarement vu passer le temps aussi vite devant une série. C'est curieux en soi : le scénario prend son temps pour être déroulé, mais on reste scotché à l'écran et les heures de visionnages défilent sans qu'on ne s'en rende compte.
Le scénario justement est finalement assez banal. Je veux dire qu'on y retrouve les ficelles du western classique. Les personnages du western classique. L'ambiance d'un western classique. mais Godless n'a rien, je crois, d'un western classique. Peut-être est-ce parce que je ne sais rien finalement du western classique. Ou que cela ne veut rien dire.
Alors certes, c'est du Netflix qui fait du Netflix parfois. Certes, même, c'est de l'Amérique qui fait de l'Amérique. C'est là un point qu'on pourrait critiquer. Mais c'est aussi ce qu'on peut chercher parfois dans une série ; en tout cas ce que je cherchais au moment où je l'ai regardée.
Pour être moins général, et pour contrebalancer les points ci-dessus, qui pourraient sembler négatifs, je veux parler de la beauté de la série. Sérieusement, l'Ouest américain n'est pas crédité au générique, ce qui est incompréhensible tant il apparait comme un personnage à part entière. Certains plans sont magnifiques, la lumière est excellemment bien gérée et la bande originale est marquante et justement présente. Bref, c'est beau à voir, à regarder et à écouter.
L'histoire est prenante. Après tout, c'est elle qui m'a laissé scotché devant mon écran durant tant d'heures. Beaucoup de personnages sont attachants, parfois même pas pour de bonnes raisons. Il n'y a pas de superflu dans le casting, pas plus que dans le jeu. Jack O'Connell (Roy Goode) et Michelle Dockery (Alice Fletcher) sont justes et touchants et j'ai beaucoup aimé le personnage de Scoot McNairy (Bill McNue) dans son espèce de dualité, entre l'homme qui perd la vue et le shérif qui veut à tout prix protéger sa communauté et conquérir le cœur d'Alice.
Par contre, la série est mal vendue, ou plutôt bizarrement vendue. Ce n'est pas la fable Ouest-américaine féministe attendue, dépeignant une ville gérée uniquement par des femmes alors que tous les hommes du village ou presque sont morts, prisonniers de la mine de La Belle. Cette partie là est secondaire, laissée de côté et très peu exploitée dans le scénario. C'est en soi assez curieux voire dommage, mais pas gênant, enfin selon moi.
Bref, et sans spoiler, je ne peux que vous conseiller cette mini-série. Elle est sur Netflix, donc accessible assez facilement. Ne vous privez pas. Vraiment.