Gurren Lagann par eipiplusun
Quand on regarde les premiers épisodes de Tengen Toppa Gurren Lagann, on se demande vraiment ce que peut bien avoir cette série par rapport à tant d'autres pour mériter un tel succès.
Et en effet, elle ne présente a priori rien de plus que tout ce que possède n'importe quel shônen de base : l'histoire n'est pas originale pour un sou (un groupe d'humains qui tente de reconquérir la Terre, aux mains des méchants hommes-bêtes en combattant dans des robots), les personnages sont à peine recherchés, voire carrément stéréotypés (de Kamina qui-a-une-grande-gueule-et-qui-ne-fuit-jamais-face-au-danger-parce-que-lui-c'est-pas-un-lâche à Yoko, incarnation à elle même du fan service dans tout ce qu'il a de plus beau), et même les couleurs ainsi que la tronche des ganmens tiennent tellement plus de la caricature qu'on se demande si la série se prend réellement au sérieux (un robot à deux têtes, portant des lunettes géantes, et arborant une couleur pourpre très flashy... assez kitsch tout ça...)
Stéréotypes, caricatures... on y arrive...
Car même si l'on ne s'en rend compte qu'assez tard (à l'épisode 8, marquant un énorme tournant dans la série), TTGL peut s'avérer être beaucoup plus profond qu'il n'y parait au premier abord, et réserve son lot de surprises au spectateur, en mettant en scène certains événements en totale rupture avec ce à quoi on se serait attendu, et en approfondissant certains personnages qu'on croyait jusque là vides d'intérêt (et ce particulièrement pour Simon, en retrait dans les premiers épisodes, mais qui va peu à peu prendre son envol tel le phénix qui... hem... enfin voilà quoi)
Ce qui nous amène à la question suivante : si TTGL est un shônen basique dans toute sa splendeur, pourquoi les producteurs prennent-ils des risques insensés en faisant intervenir des éléments en total désaccord avec ce genre?
Tout simplement parce que sous ses airs de série ayant pour vocation d'en mettre pleins les yeux à ses spectateurs, du fan-service en veux tu en voilà, TTGL cache une critique acerbe des shônens, dont seuls les personnages égalent le scénario en étant tout autant vides et creux.
Et une fois qu'on a compris cela, tout prend sens : Boota qui vient se nicher entre les miches de Yoko, dans une volonté avouée de faire fantasmer le spectateur, les mechas tus plus ridicules les uns que les autres, la surenchère au niveau des attaques où seul celui qui crie le plus fort l'emporte : "GIGAAAA DRIIIIIL BREAKEEEEEER!!!!!!!", les phrases pseudo-philosophiques de Kamina : "Ne crois pas en toi qui crois en moi, ni même en toi qui crois en toi, mais crois en moi qui crois en toi!" (à répéter 10 fois très rapidement, ça peut être amusant cela dit), tout cela n'est en fait qu'une exagération de ce qu'on peut recontrer dans d'autres animes et mangas que je ne prend même pas la peine de présenter, vous en avez sans doute tous au moins un en tête, et transforme donc TTGL en une critique du genre plus qu'un véritable shônen, comme on aurait pu le croire.
Un excellent anime donc, que je conseille vivement à tous les fans de japanimation, sans distinction de genre!