Gurren Lagann m'a été présenté comme un chef d'oeuvre, un incontournable de la japanimation. J'ai logiquement donné sa chance à l'anime, et le premier épisode semblait confirmer le bien que l'on en disait. Un opening qui déchire, des graphismes colorés, des personnages stéréotypés mais sympathiques et une bonne dose d'humour. La reconquête de la surface par nos héros en mecha promettait de belles aventures et finalement, seul le fan service dégueulasse (de nombreux gros plans sur des boobs particulièrement animés) me posait problème, mais je commence à en avoir l'habitude...
Il a fallu attendre le 7e épisode pour en savoir plus sur les ennemis des humains, les hommes-bêtes, et voir l'intrigue progresser. C'est aussi à partir de là que les défauts de Gurren Lagann sont devenus flagrants. Premièrement, et malgré un épisode 8 surprenant, la tension ne se fait pas assez ressentir. La progression de Simon & co' est trop rapide, et l'humour trop présent. On ne réalise pas l'ampleur de ce qu'ils sont en train d'accomplir, car chaque nouvel ennemi supposément surpuissant est vaincu dès l'épisode suivant, grâce à un power-up sorti de nulle part. Au passage, un mecha alimenté par les émotions de son pilote, qui se transforme et se répare à volonté, c'est bien gentil mais un peu facile. Les combats n'ont rien de technique de toute façon. En gros, les petites machines ennemies sont détruites par les persos secondaires (sous-développés, se limitant souvent à un trait de caractère) et Gurren Lagann explose le gros méchant avec une attaque finale spectaculaire, après n'avoir échangé que deux ou trois coups avec lui. Visuellement c'est cool, encore que certaines actions sont confuses, mais ce schéma se répète inlassablement jusqu'à la fin, à différentes échelles.
Le scénario n'est pas plus recherché, la première partie oppose les gentils humains en quête de liberté aux cruels hommes-bêtes. Une opposition manichéenne qui se répète durant les dix derniers épisodes, plus denses mais encore un peu légers, avec un degré de cohérence proche de 0. Les personnages eux-même ironisent sur l'absurdité de certaines actions, accomplies grâce au pouvoir de l'amitié, de l'espoir ou quelque chose du genre.
Alors au final pourquoi 7, et un "coup de coeur" ? Eh bien parce que Gurren Lagann ne prétend pas être plus qu'un anime un peu bourrin, destiné à faire dresser le kiki de jeunes hommes en manque de lasers, d'explosions et de combats impressionnants. Un véritable feu d'artifice. Même en étant conscient des faiblesses évidentes de l'anime, j'ai passé un bon moment et j'ai vibré avec les héros, particulièrement sur la fin.