Fire and blood
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le 28 oct. 2022
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Je vous l’avez confié : j’étais séduit par le premier épisode de House of the Dragon que j’ai trouvé puissant, malin, intrigant. Des adjectifs que je réutilise avec ferveur pour l’ensemble de cette première saison.
Bien sûr, tout n’est pas parfait, il y a quelques facilités scénaristiques et éléments peu cohérents à l’instar de l’impunité du sanguin et brutal Sir Criston Cole qui reste un mystère -tout comme sa routine anti-rides- car même s’il a les faveurs de la reine et lui pique probablement ses soins, sa rancœur que dis-je sa rage est sans commune-mesure. Il me paraît impensable que sa présence soit réellement tolérée au château. Il va sans dire qu’il est là dans toutes les scènes décevantes. Je dis ça, je dis rien !
J’ai apprécié que la série épouse son ambiance médiévale fantastique, la célébration des naissances, le domptage des dragons et le secret de leurs œufs, la vie nocturne en dehors du château. Des choix quasi-inédits qui soufflent comme un vent de fraîcheur sur les habituelles scènes à dos de cheval où deux individus en cavales discutent en se lançant des piques -on en a sérieusement trop bouffé de celles-là.
Personnellement j’ai trouvé la structure narrative de cette première saison osée et grandement réussie, choisissant des moments marquants à des intervalles plus ou moins espacés. La série prend le temps de développer les personnages, on assiste à ces fameux passifs, ces querelles qui laissent une marque et ces douleurs pansées que les années parfois ravivent. Au bucher les flashbacks racoleurs, je salue que la série suive un ordre chronologique, usant allégrement d’ellipses ingénieuses. On a en fin de saison une panoplie de personnages avec chacun une trajectoire, une ambition, un historique. Bon je ne vous cache pas que les quelques lenteurs de la première moitié m’ont fait un tantinet douté. On aurait pu aller plus vite, faire le bond de 10 ans au bout de 3 épisodes, ça n’aurait pas fait de mal. Je regrette seulement Milly Alcock, l’interprète de Rhaenyra jeune au charisme époustouflant -surtout en comparaison avec la fade Emma d’Arcy qui me laisse de marbre mais bon elle n’a que le rôle principal je vais pas en faire tout un fromage…
Côté personnages je regrette déjà le roi Viserys qui s’est révélé particulièrement attachant -bien moins lâche et influençable qu’il ne laissait paraître. Paddy Considine lui a donné une complexité remarquable, restant crédible au fil des épisodes jusqu’à son inévitable mort. Il porte la meilleure scène de cette saison : le dîner de l’épisode 8. Un moment marquant l’apogée d’un temps si vite résolu, qui vacille avec le dernier soupir du roi, provoquant la chute d’un équilibre qui ne tenait qu’à un fil, celui de sa vie. D’autres personnages regorgent d’intérêt et ont déjà montré une certaine évolution en cours de saison. Rhaenyra bien sûr mais surtout Alicent, Daemon, Rhaenys. Bon Otto Hightower est bien trop machiavélique et il est vrai qu’on distingue un peu trop les gentils des méchants dans les deux camps qui se dessinent. J’aurais aimé que cela s’inverse avec la génération suivante -les princes et princesses- mais pour l’instant c’est râpé. Qui vivra verra !
En dix épisodes, HBO nous a donc servi une saison intense, moderne et variée, notamment dans sa deuxième moitié. On ne compte plus les plans majestueux, les images somptueuses, la beauté de ces dragons qui n’a d’égal que la musique -merci une nouvelle fois à Ramin Djawadi pour la bande son, notamment celle de l’épisode 9. Entre soif de vengeance et faim de pouvoir, j’ai hâte de découvrir la suite annoncée pour le printemps 2024 et qui risque bien d’être encore plus grandiose maintenant que l’ambiance belliqueuse s’impose.
Pour lire un article complet avec des reco séries en fin + d'autres surprises c'est par ici dans ma newsletter : https://amauryboat.substack.com/p/26-critique-house-of-the-dragon-s1
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Créée
le 31 oct. 2022
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