Belle découverte

Une excellente surprise que ce « Cacciatore ». Il y a de ces séries où l’alchimie entre une histoire, des personnages, une mise à l’image fonctionnent , et parfois même au-delà de la qualité des ingrédients de base. C’est le cas de «  il cacciatore » qui n’a pas volé sa reconnaissance lors du Cannes série 2018 avec l’attribution du prix du meilleur acteur à Francesco Montanari pour son interprétation du procureur Saverio Barone.
« Il cacciatore » raconte l’itinéraire de Barone, jeune procureur fougueux qui, dans les années 90, va intégrer le pool antimafia de Palerme, à la poursuite des parrains et leurs subordonnés. La première saison alterne les points de vue entre d’une part les forces publiques et d’autre part les clans mafieux dans cette traque fantastique où chacun avance avec intelligence ses pions dans l’espoir de gagner.
« Il cacciatore » est une histoire d’hommes magnifiquement interprétée par des premiers et seconds rôles habités. À ce titre il faut absolument voir la série en VO, la VF n’arrivant pas à retranscrire la puissance dramatique des voix des acteurs originaux. Dotée d’un storytelling efficace avec quelques incursions maîtrisées dans le registre comédie, notamment dans les premiers épisodes, la qualité narrative de l’ensemble maintient l’intérêt de bout en bout. Enfin culturellement, « Il cacciatore » offre un point de vue intéressant sur la société italienne contemporaine, excessive mais en même temps terriblement pragmatique et efficace quand le besoin s’en fait sentir.

Diffusée sur POLAR+, pas disponible en VOD me semble-t-il pour l’instant (uniquement sur des offres Canal série ?), « Il cacciatore » mérite le détour, bercée par la langue rocailleuse de Sicile et les images saturées de chaleur de cette très belle production de la RAI.

Bonus : à ne pas manquer à la fin de l’épisode 10 de la première saison, une chanson oubliée de Nino Ferrer qui vous bercera tout cet hiver.