Un propos dangereux et limite. À regarder en connaissant l'affaire dans le détail.

Après avoir visionné la série ainsi que ce documentaire, j'avoue rester sur ma fin. Il est évident que le cas Dahmer est complexe à traiter, mais la conception de ces 3 épisodes n'est pas en accord avec la conclusion fournie dans les 5 dernières minutes : honorer les victimes. Un certain nombre sont passées sous silence ormis une simple mention, pour se concentrer sur les détails macabres de l'affaire. Certes, c'est ce qui fait cliquer certaines personnes, mais pour une production qui se présente comme un "documentaire", c'est limite.

De plus, il y a un parti pris assez évident concernant la folie de ce tueur en série. Il n'est pas question ici de remettre en cause l'avis d'expert, mais je trouve que le documentaire est sur le fil, soulignant le mal-être de cet homme, avec une grande part d'humanisation. C'est toute la difficulté dans le traitement de ces affaires d'un point de vue médiatique je pense.

Évidemment, on se concentre sur Jeffrey Dahmer, et c'est tout à fait logique, mais au risque de tomber une forme d' "excuse" du crime.

Dans l'ensemble, il reste appréciable d'avoir accès à des enregistrements non divulgés jusqu'alors, mais le documentaire tombe rapidement dans le caractère davatange sensationnel, les détails gore, etc. Je trouve qu'il y a un manque d'équilibre assez flagrant, que ce soit en terme de défenseur ou non de la folie de Dahmer, de la mémoire portée aux victimes par rapport à la manière dont elles ont été tuées, de la question raciale et homophobe qui est assez vite évacuée.

Mais ce qu'on attend d'un documentaire n'est pas présent, mis à part quelques nouveaux détails dans le détail des meurtres et le témoignage direct de personnes impliquées dans l'affaire.

Un conseil donc : regarder cette série avec beaucoup de recul et une bonne connaissance de l'affaire (je n'aurais pas été capable de faire la part des choses je pense si je n'avais pas été bien renseignée auparavant sur les différentes pathologies, les victimes, etc.). Et ne pas oublier qu'honorer la mémoire des victimes ne se résume jamais à mettre leur nom à la fin d'un documentaire.