Nishio Ishin nous avait déjà bluffé avec sa série des Monogatari (parmi lesquels Bakemonogatari) en réinterprétant les grands mythes ou légendes urbaines qui font la fiction classique qu'on connaît (la main du singe, les vampires, les âmes errantes,...) Résolument postmoderne dans son attitude, entre autre par le biais de l'implication poussée du lecteur dans l'oeuvre - rupture du quatrième mur - il remet le couvert avec Katanagatari, light novel transposé à l'animation par le jeune mais prometteur studio White Fox, et le non moins talentuex réalisateur Iwasaki Taku.
A l'instar de l'oeuvre originale - qui se compose de 12 chapitres publiés mensuellement tout au long de l'année 2007 - la série se décompose en 12 épisodes de 45 à 50 minutes, distillés au rythme d'un par mois. Voila pour le concept.
L'histoire est simple : afin de récupérer 12 épées "ultimes" conçues par Shikizaki Kiki, un forgeron de légende, Togame, stratège du shogunat, embauche un jeune naïf très doué au combat à mains nues (bien qu'il se considère plutôt comme un samouraï sans katana) nommé Shichika. Cette quête les amène à traverser un Japon de l'ère Edo fantasmé et fantasmant, à raison d'un combat épique par épisode.
Dans la tradition du chambara (le récit traditionnel de samouraï), on est amené à croiser les personnages archétypiques de cette littérature : ronin, prêtresse, ninja,... Le tout est superbement designé, grâce à un trait simple et gras, rendu complexe par un jeu de textures et lumières vraiment bluffant, et la musique est bien pensée.
Scénaristiquement parlant, si le récit est plutôt entendu, la relation qui unit les deux personnages principaux est vraiment atypique/tragi-comique - très bon travail des seiyuus Tamura Yukari et Hosoya Yoshimasa, soit dit en passant - ce qui fait un peu le sel de la série. Ajoutons de très bonnes trouvailles d'un point de vue narratif (l'épisode 4, par exemple), et un bon rythme, oscillant agréablement entre contemplation et action brutale. Vous comprendrez alors que l'on ne peut faire l'impasse sur cette série si on veut faire un tour du meilleur de la japanimation de 2010.
Pour résumer, les vrais points forts de la série sont le trait atypique très agréable à regarder et la narration variable mais toujours surprenante ; le seul bémol tiendra plutôt au fait que l'histoire est parfois un peu entendue. Mais globalement, il n'y a pas à hésiter, le tout est excellent.