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Conclusion et épilogue d'une série,Rurouni Kenshin Seisou Hen (ou "le chapitre de l'expiation") nous transporte une dizaine d'années après la fin du manga.
Même si les évènements racontés sont toujours reliés au roux nippon, ces OAVs sont surtout centrés sur Kaoru Kamiya, la femme de Kenshin.
On alterne alors les scènes récapitulant leur passé commun, et les scènes "dans le présent" (vers 1895)
Pour ceux qui ignorent tout de Kenshin (alors pourquoi verraient ils ces OAVs, et qui plus est, pourquoi lire cette critique?), il s'agit d'un ancien expert du combat au sabre japonais, ayant participé activement à la guerre civile ayant déchiré son pays entre 1853 et 1868. Une fois la guerre finie, il rangea son sabre, et décida de ne plus jamais tuer. Il porte malgré tout un sabre à lame inversé (le tranchant est vers l'intérieur de la courbure), pour défendre la veuve et l'orphelin bien sûr. La série, et le manga, démarre avec l'arrivée de Kenshin à Tokyo, vagabondant là où le porte le vent.



Le film commence les flashbacks avec le combat entre Kenshin et Jin'ei. Ce combat, assez rapide au demeurant, a surtout une importance pour le roux: en effet, c'est "grâce" à Jin'Ei que Kenshin va décider de rester vivre à Tokyo, au dojo de Kaoru. C'est aussi une des premières fois où il frôle de retrouver les sensations de son passé d'assassin, et c'est grâce à Kaoru qu'il reprend ses esprits et maintient son sabre dans le sens "non létal". (Bien sûr, se prendre un coup de lame, même non tranchante, me parait malgré tout très dangereux, mais bref)
Puis il y a l'arc de Shishio. Ici, le combat est éludé. Le plus important est la motivation derrière. Shishio était l'assassin ayant remplacé Kenshin, durant la guerre civile (cf les premiers OAVs. L'identité de Kenshin est découverte, et il arrête donc d'être un guerrier de l'ombre des Ishin Shishi. Shishio prend donc cette place jusqu'à la fin de la guerre), et veut prouver à Kenshin qu'il est meilleur que lui, en faisant sauter un peu tout Kyoto. Kenshin doit alors retrouver son maître, finir son entrainement et retrouver la "niac" de l'assassin pour vaincre son rival. Et pour cela, il décide de quitter Tokyo, laissant Kaoru et les autres derrière. Finalement, celle ci décidera de le suivre malgré tout. Cela "attachera" Kenshin encore plus à cette femme panda. En gros, il découvre la différence entre protéger des innocents anonymes, et avoir quelqu'un de spécifique à sauver.
Et enfin, il y a l'histoire d'Enishi Yukishiro, le "jinchu arc". Celle ci n'apparait que dans le manga. Enishi est le frère de Tomoe Yukishiro, la première femme de Kenshin, qu'il tua malgré lui (cf le premier OAV, que je vous dis !). Celui ci veut donc se venger de Kenshin, en lui faisant ressentir ce que lui a ressenti, et cela passe en tuant Kaoru. Bon, dans le manga, c'est très long, il y a beaucoup de déprimes, de combats intermédiaires, une poupée de Kaoru morte... bref. Ici, on skippe directement au combat final. Enishi séquestre Kaoru dans une maison, et envisage de battre Kenshin, puis tuer la Dame devant lui.


Les OAVs incluent aussi des passages "inédits", ceux en 1895 donc. Ce sont ces moments qui sont vraiment intéressants. Malheureusement, ils représentent un tiers du film (bout à bout). On y voit une Kaoru aveuglément amoureuse d'un mari qu'elle ne voit jamais, et rongée par une maladie inconnue (qui semble sexuellement transmissible en tout cas). Kenji, leur fils, déteste son père pour son absence, et cherche à apprendre l'art du sabre pour le surpasser (et poussé par Oedipe). Yahiko est devenu un homme, et suit la voie de Kenshin, sauf que lui n'a pas le poids d'un passé sur les épaules, il défend les faibles par pur humanisme. Sanosuke vagabonde entre la Chine et le Japon, et c'est lui qui retrouvera Kenshin, affaibli, amnésique, sur une côte.
Cet aspect "que sont ils devenus", un brin fan service, fait malgré tout plaisir. Surtout pour la psychologie de Kaoru et Yahiko. Il est évident que Kaoru n'a pas le charme et la classe de Tomoe (la première femme Himura), mais elle compense par une tendresse et un dévouement qui tranche avec le manga. Yahiko est moins une tête à claque, et est bien plus mûr, plus posé. Vraiment le fils spirituel de Kenshin.
Quant à Kenshin, il est douloureux de le voir aussi affaibli, démoli par le poids des années et la culpabilité. Il a moins de 50 ans et pourtant il semble en avoir 20 de plus.


Graphiquement, on est plus proche du traitement des premiers OAV, Rurouni Kenshin Tsuioku Hen (ou "le chapitre de la mémoire"), avec un design des personnages "réaliste", et l'absence de déformation "manga" (yeux géants, coiffure improbable). Le ton y est encore triste, mélancolique. Mais puisqu'on retrace quelques combats vus dans la série, on perd l'aspect "sanglant" et trop brutal présent dans les premiers OAVs.
La musique est toujours aussi triste, mais tout autant agréable. Je garde une préférence pour la BO des premiers OAV (rien n'atteindra la splendeur d'"In Memories KO-TO-WA-RI"), celle de Seisou Hen sonne un peu plus martiale, car elle illustre les combats du manga. Dans les premiers OAVs, les duels étaient expédiés, la musique illustrait donc les moments contemplatifs.


Et au final, quel intérêt pour ces OAV? Pour un fan, c'est vraiment agréable. Revoir ces personnages, posés, hors de combats interminables et fantaisistes, leur donne une consistance et une fraicheur, et un aspect nouveau à la relecture des mangas. Par contre, il est inutile de regarder ce chapitre si vous n'avez pas lu les mangas (notamment le "jinchu arc", qui se déroule après la fin de la série animée), vous ne passeriez que 2 heures lentes avec une musique larmoyante.
Watsuki (l'auteur du manga) et de nombreux fans reprochent un aspect trop déprimant. Evidemment, comme avec les premiers OAV, on rompt vraiment avec le ton léger et adolescent du manga. Ici, les personnages sont confrontés à leur passé, leur choix, leur âge, ainsi qu'aux évènements de leur époque.
Et cette fin m'arrache toujours des larmes.


Note: la version director's cut ajoute 8 minutes de scènes, avec une apparition de Hajime Saito notamment. Cette version contient surtout une longue scène où Kenshin et Kaoru discutent, plus jeunes, et où Kenshin explique ses remords et pourquoi il se refuse à accéder au bonheur. Ce à quoi répond Kaoru que malgré ce que cela leur coutera, elle veut rester auprès de lui. A vrai dire, je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas dans l'édition normale, tellement cette scène est importante et définit leur relation. Dans tous les cas, la version longue apporte bien plus que la director's cut de Rurouni Kenshin Tsuioku Hen.
Le Blu-ray quant à lui est la version "simple", toujours sans suppléments. L'image est très belle, les dessins sont affinés.

Majuj
8
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Créée

le 6 juin 2013

Modifiée

le 28 juin 2013

Critique lue 5.2K fois

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Majuj

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