Kepler(s)
6.1
Kepler(s)

Série France 2 (2018)

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L’identité remarquable de Kepler, la trame de fond sur un sujet délicat (les migrants à Calais), l’affrontement à distance entre une fille policière et sa mère soutien des migrants sont autant d’ingrédients intéressants pour cette série s’attachant à multiplier les points de vue. J’ai bien aimé que l’enquête est sur du long cours et s’applique à prendre son temps pour décrire les faits,la réalité sociale de Calais et les liens malgré tout étroits entre les associations et les voyous.Frédéric Schoendorffer, qu’on se surprend à retrouver aux commandes d’une série, a le pedigree cinématographique pour rendre cohérent l’ensemble et fuir les dissonances.Le duo Marc Lavoine/ Sofia Essaïdi fonctionne car ce sont des partenaires enquêteurs de circonstance devant se découvrir et s’allier pour résoudre le meurtre d’une lycéenne.Bien pensée dans son scénario, Kepler(s) a le mérite d’être efficace dans son traitement, de susciter l’attention nécessaire pour connaître le fin mot de l’histoire.France 2, en choisissant de faire de Kepler (s) une création France Tv, se remet à s’aligner sur la série policière d’envergure ( à mille lieues du duplicage du feuilleton court) et ça c’est une trés bonne chose. Le troisième épisode est celui qui ne balise plus. Le spectateur ne doit pas relâcher son attention sur le fil de l’enquête car le trouble dissociatif de Képler aurait tendance à lui faire penser qu’il est coupable du deuxième crime commis.C’est sans compter sur la statue des Bourgeois de Calais où des silhouettes éloquentes font jaillir le mobile.Tandis que Képler morfle faute de traitement, l’action s’accélère et ne déçoit pas.Et après toutes ces évolutions intenses, j’estime que la résolution manque de chien.Même si Kepler continue à aller au bout des choses, à se démener pour coincer l’assassin, la séparation forcée avec Alice ( quand le commissaire leur retire l’enquête sur un énième coup de sang) est le coup d’arrêt maladroit de la série. La séquestration,mettant en avant la jeune gendarme, n’est finalement pas un moment inspiré.Le spectateur, ayant perdu de vue les motivations du tueur étant mal explicitées,suit l’action assez dégoûté et désabusé.Dommage pour Kepler(s) qui méritait une sortie digne de ce nom.Le flic « s’internant de lui-même » est aussi tellement en contradiction avec sa personnalité combative, qui forçait l’admiration, le respect.Et Kepler ne méritait pas l’incompréhension mais la paix d’en finir avec cette enquête tortueuse.Debout,digne et libre comme il l’a toujours souhaité.Au diable ce personnage de psy de merde qui fout la vie de Kepler en l’air et dont le scénario pouvait se passer.Le conformisme rassurant car apeuré, même s’il est crédible, restera la faute de goût sur Kepler (s). L’embardée dans le panache aurait fait un feu d’artifice!

Specliseur
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le 4 mars 2019

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