Voici une petite série danoise maline, prenante, mais aussi inquiétante. Même si elle trimbale toute une série de clichés, elle a le mérite de mettre le doigt sur le trafic de bébés entre différents pays de l'Est de l'Europe. Et lorsqu'on sait que certains pays encore très puritains, catho extrémistes refusent l'avortement, il est assez facile d'imaginer que s'organisent diverses filières pour réconforter des couples en mal d'enfants, enfants volés à la naissance dans des maternités peu regardantes, tout en empochant un beau pactole à chaque transaction.
Le suspense est permanent, les rebondissements pas toujours adroits, mais efficaces, les ficelles scénaristiques parfois peu crédibles et pourtant habiles, ce qui fait que, malgré votre lucidité, vous êtes embarqués dans cette histoire qui ne laisse pas indifférent.
Les personnages sont tout en énergie, notamment Anders W. Berthelsen, avec une émotion à fleur de peau dans ce rôle de flic-père trahi et brisé par la disparition de sa fille sur un ferry, parfait dans la scène finale, sont à leur place, bien campés, tout à fait vraisemblables.
Zofia Wichlacz, en jeune mère spoliée, obstinée pour retrouver sa fille, est excellente, à la limite de l'hystérie, mais ça se comprend, et qui ne retournerait pas ciel et terre pour retrouver le fruit de sa chair.
Il est vrai que le trafic de bébés et d'enfants en bas-âge ne peut pas laisser de marbre, même s'il s'agit d'une fiction, surtout quand un couvent de nonnes se retrouve placé au cœur de l'enquête.
Le sujet tabou de la GPA est souligné avec justesse pour en montrer les potentiels ravages sur les familles en mal d'enfants, tout en affichant au grand jour les dérives malsaines qui en découlent.
Charlotte Rampling apporte une présence digne, efficace, et permet de développer un point de vue plus technique, plus judiciaire, plus humain, avec un certain recul, en oubliant certains écarts peu convaincants.
C'est un bon moment de télévision qu'il ne faut pas laisser passer. A voir sur ARTE.
A vous de voir...