Je trouve que l'idée du braquage décrit en trois épisodes, avec ses personnages et leurs relations que l'on voit évoluer, était une bonne idée. Mais c'est complètement foiré.
Je passe sur le scénario plus ou moins sans intérêt (des types décident de braquer une banque qui détient de l'argent sale), on comprend bien que ce n'est qu'un prétexte supposé nous faire ressentir un peu d'empathie pour les criminels qu'on nous présente. Le but de la "série" est bien de nous montrer que les méchants ne sont pas si méchants et les gentils pas si gentils. Soit. Mais ça nous amène à notre premier gros problème.
Echec numéro 1 donc : les personnages. La banquière est l'incarnation féminine du "blues du business man" ("je ne vis que pour l'argent mais bouh que je suis seuuuuuule"), le restaurateur qui la drague nous fait des leçons de morale sur le plaisir de vivre, le bonheur, etc, il y a le collègue de bureau peureux qui pleure tout le temps, le collègue de bureau qui est un gros connard raciste... C'est manichéen, démago et sans aucune subtilité. On voit naître des complicités amoureuses complètement grotesques, les otages insultent les preneurs d'otage avec un aplomb hors du commun (sans déconner, si tu as un flingue et que tu dois assoir ton autorité, la moindre des choses c'est de décrocher la mâchoire d'un coup de crosse bien placé au premier type qui te manque de respect), et le jeu d'acteur est minable. On devrait apprendre à connaître et à aimer ces personnages, mais on ne les aime pas, parce que franchement, on les trouve tous très cons.
Echec numéro 2 : la réalisation et toutes ces conneries. L'action se passe dans une ville et une banques fictives, ce qui sous-entend qu'elle aurait pu avoir lieu n'importe où. Malheureusement, cela donne une ville bien terne, bleuâtre, anecdotique. Les plans n'ont rien d'extraordinaire, voire frise le ridicule avec ce gros plan sur le panneau "Police" quand le raid intervient. Certaines scènes ne tiennent tout simplement pas debout, comme quand ce mec copie les fichiers d'un ordinateur discrétos pendant que les autres ont le dos tourné. Ils sont là, à deux mètres, dans la même pièce, s'ils se retournent leur réaction sera du genre "Kess tu fous là connard?", mais il y va quand même, parce qu'il a la foi. Le générique pue aussi le mauvais goût, avec le titre "L'attaque" digitalisé qui explose sous nos yeux.
En fait, je me dis que ces trois épisodes auraient nettement gagné à se dérouler en huis-clos et à occulter au maximum les scènes en extérieur avec la police, qui malgré Lionel Astier ne servent pas à grand chose. Cela leur aurait permis de mieux se concentrer sur leurs personnages et l'évolution de la relation braqueurs-braqués (car il y avait somme toute quelques bonnes idées, comme par exemple de montrer les faiblesses et les souffrances desdits braqueurs). Mais pour cela, il aurait fallu écrire de vrais personnages, avec de vrais dialogues interprétés correctement. Là, c'est tout nul.
Dommage, c'était bien essayé.