Attack on Titan se situe dans un futur lointain terrifiant, dans lequel de gigantesques créatures humanoïdes sont apparues soudainement, dévorant les êtres humains d’instinct. Le super prédateur de l’homme a réduit notre espèce au bas de la chaine alimentaire, menaçant l’humanité d’extinction.
Les rares survivants n’ont pas d’autre choix que de se protéger derrière trois murs gigantesques de cinquante kilomètres de haut, le mur Maria, le mur Rose, et le mur Sina. Le scénario suit le chemin d’Eren Jäger, un jeune adolescent qui a vu sa mère se faire dévorer vivante par un Titan. Instinctif, imaginatif, et agressif, ivre de vengeance, il possède une volonté d’acier, et souhaite plus que tout anéantir les Titans.
Le synopsis n’est pas sans rappeler un certain Matrix reloaded, ou encore « Saturne dévorant un de ses fils », l’une des peintures noires de l’artiste Goya.
Etant à l’origine un Shônen, l’attaque des titans n’est pourtant pas à mettre entre toutes les mains. La série dispose de scènes ultra violentes, sanglantes, matures, parfois très difficiles à regarder. Aot n’hésite pas à repeindre les murs en rouge, la quantité impressionnante d’hémoglobine n’envie en rien American Horror Story, Penny Dreadful, et autres Tarantino. Les âmes sensibles s’abstiendront sûrement, avant de tenter l’aventure sanglante proposée par Tetsuro Araki.
On s’attache très rapidement aux personnages, d’abord au jeune Eren, à la belle Mikasa, ou encore au petit Armin. On regrette certains d’entre eux lorsqu’ils disparaissent dans des circonstances parfois épouvantables, qui m’ont fait lâcher plus d’un « What the f*ck » ou « Oh my god ».
Parmi les rares défauts que j’ai trouvés, certains individus jouent parfois trop de leurs larmes. On notera aussi une philosophie destinée aux adolescents de temps à autre bancale.
Après un début en fanfare, Attack on Titan fait preuve de poésie et de moment posés, dans lesquels l’animation pourrait faire partie des plus grands chefs d’œuvres de Miyazaki. Les retournements de situation sont nombreux, la tension va crescendo, et cerise sur le gâteau, chaque épisode (court de 25 minutes), dispose d’un cliffhanger à en faire pâlir l’agent Mulder.
Côté animation, c’est ultra fluide, l’artiste Koizuka mélange habilement dessin traditionnel avec une 3D de toute beauté, qui en envoie plein les yeux.
Le tout est accompagné d’une bande son magistrale, alternant avec de superbes passages mélodiques au piano, à une musique classique magnifique. Pour les nombreuses scènes de baston, le compositeur n’hésite pas à aller vers de la techno, du rock dont seul nos amis les jap connaissent le secret de fabrication, du speed metal, ou encore du bon gros metal, dopant ainsi l’adrénaline et la tension narrative.
Cette critique concerne surtout la première saison. Elle est d’une telle qualité que j’en ai rarement vu dans le monde des mangas. Si les saisons 2 et trois sont aussi bonnes que la première, alors, l’Attaque des Titans n’aura aucun mal à se hisser au rang de chef d’œuvre de la japanimation, au même titre qu’Akira, Dragon Ball, ou encore Mother Sarah.