Hervé Pauchon est un ancien journaliste de France Inter. Un jour, on lui a dit : ben non, tu représentes une vieille radio. Il est parti faire des randonnées et je l'ai vraiment découvert.
A peu près post-confinement, genre 2021, il a décidé qu'il ferait la randonnée Paris - Saint-Jacques de Compostelle. Mais avec un enjeu : un jour un podcast. Au-delà d'une activité qui lui convenait, l'introspection, la rencontre avec des quidams, le but (presque anecdotique), il demandait aux passants qui passent : "quel est ton but ?". Curieusement, les gens répondent. Avec plus ou moins de recul, mais ils répondent.
Hervé Pauchon fait du pur gonzo journalisme : il se met en scène, il met en scène sa famille (hors randonnée, car il randonne seul), il parle à la première personne. Et surtout, il part sans anticiper la rentabilité de son projet. Mais pas sans l'espérer, bien sûr. Cette première saison, assez longue, mais pas trop longue, je l'ai suivi tout mon été 2023. Je crois qu'elle a concouru à mon bien-être aujourd'hui. J'ai aimé ses interviews bienveillantes et taquines (quand il le faut seulement), j'ai aimé son respect de ceux qui ne veulent pas en être, des naïfs, des simples, des espérants.
Et puis, l'année d'après, il a fait la diagonale du vide. De la Moselle aux Landes, grosso modo. C'était peut-être encore mieux. Parce que cette randonnée n'est pas à la mode. Elle n'est même pas un must do. Même si ce bédéaste que j'aime l'a fait dans le sens inverse avec un objectif très clair. Mais les rencontres, sous le signe "qu'est-ce qui te rend heureux", étaient encore plus riches peut-être. C'est une rencontre. C'est une inspiration, même si je ne suis pas sûr d'aspirer aux mêmes choses.
Après avoir écouté la dernière épopée, les chemins de Stevenson (les Cévennes), je suis un peu retombé : c'est moins captivant. C'est plus court, et donc, moins engageant, et c'est un aller retour entre une première expérience (2006 ?) et aujourd'hui. L'accroche est moins forte.
Mais j'invite tous les gens qui cherchent à ralentir ou à avoir l'impression de ralentir (et c'est déjà un 1er pas) à écouter ce podcast de longue haleine.