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Le subtil mélange (irréaliste) entre 24h chrono et Ocean's Eleven

Les braquages, surtout lorsqu'ils sont organisés en équipe en amont, j'adore. Ocean's eleven a été un vrai coup de cœur à l'époque (et pas parce qu'il y avait Pitt/Clooney/Damon au casting hein). Alors là, une série de 13 épisodes (pas trop court, pas trop long) sur le thème, je dis chouette.


Alors, comment les producteurs espagnols s'en sortent? Faut dire qu'à part Un, dos, tres, je n'ai pas souvenir d'un quelconque succès qui se serait exporté en dehors de leurs frontières...
Et bien, les espagnols s'en sortent très honorablement. Le rythme est effréné, on voit défiler les épisodes au rythme des heures, exactement comme dans la série de Jack Bauer à l'époque. Forcément, on a vite fait d'enchaîner les épisodes, en mode Prison Break, car chaque fin d'épisode laisse pantois quant à la suite (mais comment, COMMENT va-t-il/vont-ils/va-t-elle s'en sortir???).
Alors niveau réalisme, on est en dessous de tout, mais niveau plaisir coupable, ça fonctionne du tonnerre. Le professeur me fait vraiment penser à Michael dans Prison Break, le gars super intelligent qui a tout anticipé (crédibilité souvent assez faible) ou alors qui trouve une solution à temps à chaque fois lorsque tout semble perdu. On finit presque par ne plus douter ni avoir peur de rien; dommage. Les héros ne semblent pas suffisamment en "danger", tout finit toujours par rentrer dans l'ordre, alors que moi j'aime quand des héros meurent (bah oui, sinon tout est acquis et on a plus peur de rien; #loveGOT) ou qu'un revirement de situation fait tout basculer.


On a ensuite le côté croustillant (bien que toujours pas très crédible) puisque des relations s'établissent entre les braqueurs (alors que le Professeur l'avait interdit, permettant à tout le monde de rester concentré pendant la mission), voire même entre otages et braqueurs (syndrome de Stockholm quand tu nous tiens). Et c'est exactement le petit piment que moi j'aime bien (hihihi).
Certains braqueurs sont vraiment mis en avant (enfin surtout le popotin des deux bombasses, histoire de garder le public masculin bien concentré) au détriment d'autres. Ils ont été choisis par le professeur car chacun d'entre eux était doté d'un talent ou d'une compétence particulière (informatique, explosifs...). Or, cela n'est pas du tout exploité (comme un bon Ocean's eleven) à mon sens. C'est réellement le professeur qui gère tout à distance, du hangar où il se trouve. Les huit (salopards qu'on aime quand même) appliquent les consignes de Big Brother et prennent trop peu d'initiative à mon goût.


Parallèlement, on suit le travail éreintant de la commissaire et de son équipe, chargés des négociations avec les braqueurs et qui tentent de pénétrer dans la fabrique par tous les moyens. Une relation très particulière se noue (je ne vous dis pas comment, mais c'est chouette) entre le Professeur et la commissaire, et c'est vraiment à celui qui aura une longueur d'avance sur l'autre. Ça, ça m'a vraiment encore plus fait penser à Prison Break, voire même à Breaking Bad par moment! De toute la série, je crois que c'est le rapport entre la flic et le professeur que j'ai préféré, car la chasse à l'Homme prend des tournures incroyables au fil des épisodes.
Venons-en aux quelques petits points noirs de cette série...
Ce qui pêche souvent, c'est vraiment le manque de réalisme de beaucoup de situations... (QUOI? Des armes d'assaut dans une pièce de la fabrique? QUOI? De la bouffe pour les 67 otages à chaque repas? Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu aussi? C'était où ça? Dans leurs poches?). Le Professeur a certes tout anticipé comme Michael Scofield, mais bon... de là à sortir "comme ça" qu'il a lui-même fait construire le tunnel qui permettrait aux braqueurs de s'évader (exemple parmi d'autres)... faut pas pousser mémé non plus.
Malgré tout, vous l'aurez deviné, je n'ai pas pu m'empêcher d'avaler, que dis-je, d'engloutir les 13 épisodes en une petite semaine. Car en dépit de quelques défauts, cette série est addictive, le suspense est prenant et le timing (seulement 3 jours de braquage sur 13 épisodes) vous tiendra forcément en haleine.


Pour conclure, La Casa de Papel est un très bon divertissement, bourré de suspens et de chouettes scènes. Les quelques romances et la relation captivante commissaire/professeur rajoutent le petit piment souvent très bienvenu dans ce genre de série. On regrettera le manque de crédibilité de l'ensemble, même si c'est pour notre plus grand plaisir ! La saison 2 est à suivre!


https://humblement-votre.blogspot.fr

LaurianeProvost
6
Écrit par

Créée

le 27 mars 2018

Critique lue 367 fois

Eli Bennet

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