... et toujours bloqués dans les années 90

La Fête à la maison : 20 ans après, c’est un peu comme si quelqu’un avait retrouvé une vieille VHS des années 90 au fond d’un grenier, décidé de la rembobiner, puis de te la balancer avec un filtre Netflix bien trop poli. La série essaie désespérément de jouer la carte de la nostalgie, mais à force de s'accrocher à ses bonnes vieilles recettes, elle te laisse avec l'impression d'être resté coincé dans un monde où le temps s'est figé, mais pas forcément de la meilleure façon.

Le pitch ? DJ, Stephanie, et Kimmy reprennent le flambeau laissé par Danny, Jesse et Joey, mais cette fois, c’est DJ qui devient la maman débordée avec trois garçons à gérer. Bref, un remake inversé de la série originale, sauf qu’à la place du charme rétro, on se retrouve avec des rires en boîte qui semblent encore plus forcés que les blagues. L’humour, justement, est resté bloqué quelque part entre 1992 et 1995. Si tu aimes les punchlines attendues, les blagues de papa et les situations familiales plus prévisibles qu’un coucher de soleil, La Fête à la maison : 20 ans après est là pour te rappeler qu’on peut encore rire à l’ancienne… ou pas.

Là où la série rate un peu le coche, c’est qu’elle tente désespérément de te rappeler pourquoi tu adorais La Fête à la maison, mais sans jamais vraiment évoluer. C’est un peu comme revoir des vieilles photos de toi avec une coupe mulet : c’est sympa la première minute, puis tu te demandes pourquoi tu as voulu revivre ce moment gênant. Chaque épisode semble coincé dans une bulle où les personnages n’ont pas vraiment grandi. DJ est devenue maman, Stephanie est une DJ (hum, humour subtil), et Kimmy… eh bien, Kimmy est toujours Kimmy, c’est-à-dire excentrique à souhait, mais sans grande évolution. Le problème, c’est que voir ces personnages adultes avec les mêmes dynamiques qu’il y a 20 ans, c’est mignon au début, mais ça devient vite répétitif.

Les gags physiques et les quiproquos sont toujours là, mais à force de vouloir recréer la magie de l'original, on a l’impression que la série tire sur la corde de la nostalgie jusqu’à l’usure. Même les guest-stars de la série originale (coucou John Stamos) ne parviennent pas à sauver l'ensemble. C’est un peu comme une réunion de famille où tout le monde essaie de te convaincre que rien n’a changé, alors que tout le monde a vieilli et que les blagues sont toujours les mêmes, mais avec moins de spontanéité.

Visuellement, la série adopte un look propre et net, typique des sitcoms modernes, mais sans vraiment se distinguer. Les décors sont les mêmes, mais rafraîchis (on est chez Netflix après tout), et les rires en boîte te rappellent constamment qu’il est censé y avoir de l’humour… même si tu n’es pas toujours convaincu. On passe donc la majorité du temps à suivre des intrigues familiales qui auraient peut-être été drôles dans les années 90, mais qui en 2016, paraissent un peu dépassées.

Le gros problème de La Fête à la maison : 20 ans après, c’est que, malgré tous ses efforts pour recréer l’esprit de la série originale, elle semble avoir oublié que 20 ans ont passé. Le monde a changé, les attentes du public aussi, et pourtant, la série reste figée dans ses vieilles habitudes. Les enfants des personnages principaux (oui, il y en a toute une ribambelle) ne parviennent pas à apporter suffisamment de fraîcheur pour compenser le manque de nouveauté dans les intrigues. Et malheureusement, chaque épisode donne un peu l'impression d'être un copier-coller du précédent, où la "magie" familiale tourne en rond.

En résumé, La Fête à la maison : 20 ans après est une tentative honnête de faire renaître une série culte, mais qui se prend les pieds dans le tapis de la nostalgie. Si tu es un fan hardcore de la série originale, tu retrouveras peut-être quelques sourires en revoyant DJ, Stephanie et Kimmy, mais si tu espérais quelque chose de plus moderne ou rafraîchi, tu risques de vite regretter d'avoir appuyé sur play. Parfois, il vaut mieux laisser le passé dans le passé... ou au moins éviter de le réchauffer dans le micro-ondes Netflix.