La Forêt de l'Étrange
8.2
La Forêt de l'Étrange

Dessin animé (cartoons) Cartoon Network (2014)

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Cette critique n'est que le texte d'une vidéo dont voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=hFtX0pZ5oO4


Bonjour à tous. Aujourd'hui pour cette nouvelle critique je vais vous parler de l'une des meilleures séries animées au monde : « Over The Garden Wall »…


Over The Garden Wall est une mini-série animé américaine créée par Patrick McHale en Mars 2014 et diffusée du 3 au 7 novembre de la même année sur la chaîne « Cartoon Network ».


Alors, avant de commencer à parler de la série elle-même, je vais tout d'abord replacer le contexte.
Même si la série n'a été faite que l'année dernière, l'idée de cette série était dans la tête de McHale bien des années avant. En effet, il à eu l'idée en 2004 durant ses études dans la « California Institute of the Arts » et à donné son pitch à Cartoon Network en 2006. McHale avait déjà à son actif 3 courts métrages nommées : -Simon and Pig On Holiday en 2003 qui raconte l'histoire de deux amis voulant manger une sucette mais ne pouvant pas la payer
-Body en 2004 qui raconte l'histoire d'un enfant ayant mangé une pomme donné par un monste qui le changera en monstre et sera donc traqué par les villageois.
-Candle en 2005 qui raconte l'histoire d'un monstre cherchant de la compagnie et tombe sur une fille qui lit un livre.


Ces trois courts-métrages ayant été fais pendants ses études dans son école supérieure, ils représentaient bien l'état d’esprit malsain et poétique de McHale qu'on retrouve énormément dans Over The Garden Wall. Dans Simon And Pig On Holiday, nous avons l'insouciance enfantine et le sacrifice, dans Body, nous avons une des thématiques principales de la série qui est la confiance aveugle, et la peur de l'isolement et enfin dans Candle nous avons la peur du rejet et donc encore une fois de l'isolement.


Mais dans les trois courts-métrages il y avait trois idées principales que l'ont retrouvait à chaque fois. La découverte de l'inconnu, la vision pessimiste et triste du monde et surtout une allégorie à travers les monstres de la peur. Et déjà en soit je trouve ça génial. Alors ce n'est pas du jamais vu, mais je trouve ça toujours intéressant de montrer que ce qui nous fais peur, peut être une créature ayant peur elle-même.


Cartoon Network ayants étés séduits par ces trois métrages, il à pu faire ses preuves en bossant sur les séries « The Marvelous Misadventures of Flapjack » en tant que scénariste et artiste storyboard et sur « Adventure Time » en tant que réalisateur, scénariste et artiste storyboard. Et réalisera encore une fois trois courts métrages en 2011.


Le premier « Apple Bears In The Desert » utilise une technique qu'il utilisera également dans le prologue et l'épilogue de Over The Garden Wall qui est de recentrer l'action grâce à un cercle autour de l'image. C'est un parti esthétique qui me plaît énormément et qui sert également à dégager un sentiment de ces plans. Dans ce court métrage nous retrouvons un père et un fils isolés dans le désert, cherchant un endroit ou se réfugier et trouvé des vivres.


Le second « Efforts » utilise encore une fois une autre technique car il ne s'agit plus réellement d'animation mais de  « Shadow Puppet » un procédé d'animation qui consiste à projeter des dessins coupées sur un écran éclairé. C'est un procédé que l'ont retrouve d'une manière assez différente dans South Park. Efforts raconte l'histoire d'un Monstre traqué par des villageois parce qu'étant suspecté d'avoir tué une personne. Le court métrage ressemble à première vue à Body mais est très différent sur la forme, car, contrairement à Body ou le personnage principal meurt à la fin, dans Efforts le monstre tue chaque villageois qui tente de le tuer. D'ailleurs, une utilisation très intelligente du Shadow Puppet fais qu'a chaque fois que le monstre s'énerve, les couleurs de l'image passent du bleu au rouge.


Et enfin le dernier « Fall Guy » utilise le même procédé que ses autres courts-métrages qui est de faire un court métrage « a la dure » ou en gros ils n'utilisent aucune machine et font chaque image à la main. Il raconte l'histoire d'un homme trouvant un autre homme mort au pied d'un arbre. Paniquant, il cherchera à le cacher dans une maison ou il fera la rencontre d'un tueur. Ce court métrage aborde cette fois-ci une thématique qu'on retrouve très souvent et qui est celle de la tristesse mais également d'une nouvelle qui rejoint celle de la tristesse et qui est celle de la folie. En effet, la tristesse est montrée à travers un personnage sortant d'un asile et que l'on voit pleurant à la fin, ce qui fais qu'on ne sais pas réellement si on devrait haïr ce personnage ou compatir pour lui.


Et enfin en 2013, Cartoon Network permet à McHale de réaliser « Tome Of The Unknown – Harvest Melody » qui est le pilote de Over The Garden Wall. Alors pilote, oui et non. Déjà la série s'appelle « Tome of The Unknown » et ensuite l'épisode raconte bel et bien l'histoire de Greg et Wirt qu'on retrouvera dans la série, mais contrairement à celle-ci, ce pilote raconte une histoire totalement opposé, vu que les trois personnages ne cherchent plus à rentrer chez eux mais à trouver un livre s'appelant « le Tome de l'inconnu ». Et en soit c'est une excellente idée de la part de McHale car il dévoile bel et bien la base de l'histoire et les thématiques abordées avec les trois personnages principaux et L'Inconnu, mais il raconte une autre histoire.


Le pilote ayant plu à Cartoon Network, ils donnèrent carte blanche à McHale et la série fut diffusée en novembre 2014. A la fin de sa diffusion, la série reçu l'un des meilleurs accueil critique. En effet, elle à reçu une note de 9,2 sur IMDB et une moyenne de 99 % sur Rotten Tomatoes. Elle est également diffusée depuis peu en France sous le nom de « La Forêt de L'Etrange », mais je ne vous conseille vraiment pas de la regarder en VF.


La série raconte l'histoire de deux frères, Greg et Wirt, qui se retrouvent perdus dans la dérive du temps dans une étrange forêt appelée l'inconnu. Espérant trouver le chemin du retour, les deux enfants sont forcés à errer dans ce lieu étrange, aidés par un ancien bûcheron et Beatrice, un petit oiseau bleu.


Tout d'abord parlons des doubleurs, la série est doublée en VO par Elijah Wood qui fais la voix de Wirt, Collin Dean qui fais la voix de Greg, Melanie Lynskey qui fais la voix de Béatrice, Christopher Lloyd qui fais la voix du Bucheron et enfin Samuel Ramey qui fais la voix de La Bête. Très clairement, les doubleurs sont l'un des points forts du film, on sens une réelle implication des acteurs qui s'imprègnent de leurs personnages. Elijah Wood joue parfaitement bien le rôle d'un adolescent en recherche de lui-même, Collin Dean celui d'un enfant insouciant et très attachant, Melanie Lynskey celle de la dame autoritaire, Christopher Lloyd celui d'un homme rempli de secrets et portant un lourd fardeau et enfin Samuel Ramey, celui d'un Monstre terrifiant, manipulateur rempli de charisme et de peur.


Chaque épisode a été réalisé par Nate Cash. On retrouve une réalisation assez simple et qui utilise des techniques qu'on retrouve assez souvent pour rendre des scènes inquiétantes. Des contre plongées sur des arbres, des trans/trav sur un personnage effrayant etc... Mais Cash se permet parfois quelques plans assez originaux et qui rendent vraiment bien comme un plan déformant sur un personnage racontant son horrible routine. Mais là ou Cash a réellement travaillé sa série c'est sur son ambiance et sa mise en scène. Les dessins (ayants étés fais par toute une équipe) correspondent parfaitement à l'ambiance de la série. Ils sont assez cartoonesques et rendent les personnages principaux assez mignons et on a une sorte de contraste avec l'univers dans lequel ils se trouvent car cet univers est complètement monstrueux. Tout d'abord les personnages qu'ils rencontrent comme le personnage de Lorna ou encore celui du Bandit dans le pub qui est à la fois cartoonesque et inquiétant. Ensuite les décors (dessinés par German Orozco et peints pour la plupart des épisodes par Levon Jihanian) qui sont très glauques voir presque malsains pour certains d'entre eux. Il y à également ce jeu de lumière et de cadre qu'utilise Nate Cash. Tout d'abord celui dont j'avais parler précédemment qui est celui d'un grand cercle noir pour qu'on se concentre sur un plan en particulier qu'on avait pu voir dans « Apple Bears In The Deserts » et qu'on retrouve ici pour marquer le prologue et l'épilogue. Et ça j'y reviendrais dans le scénario. On garde également cette idée du cercle mais fait d'une façon différente dans certains passages de la série. Par exemple, dans l'épisode 2 ou ils font la rencontre des hommes citrouilles, on a une contre plongée sur les deux personnages ou l'on vois toujours cette idée de cadre arrondi mais cette fois provoquée par la lumière, car il y a toujours les hommes citrouilles autour. Ce qui donne cette fois-ci, une impression de compression chez les personnages.


La musique est très clairement l'un des points forts de la série. La plupart sont des chansons qui représentent des points importants de la série. Par exemple, nous avons le thème principal dont le début est au prologue et la fin à l'épilogue et correspondent au problème et à sa résolution. Il y à également dans la chanson du prologue les différentes thématiques qui vont êtres abordées dans la série comme le fardeau, le temps ou encore le rêve. Il y a également un thème que je trouve vraiment marquant dans la série qui est le thème de la maîtresse d'école. Cette chanson reprend elle aussi l'une des thématiques principales de la série qui est la tristesse, voir même la dépression pour le coup. Et pour se faire elle utilise la figure de style de la gradation ce qui fais qu'au fur et à mesure de la musique elle perd de plus en plus espoir en la vie car elle raconte des passages de sa vie de plus en plus horribles pour elle.


/!\ZONE SPOILER/!\


Maintenant venons-en au point qui est pour moi le point principal de la série, le scénario. Écrit donc par McHale, l'histoire de ces deux personnages est pour moi une histoire à double lecture, on a d'un côté les deux héros qui essayent de sortir d'un univers imaginaire par tous les moyens (c'était un peu résumé), et d'un autre qui est très clairement pour moi le plus intéressant,  un voyage initiatique. En effet, la série parle très implicitement du passage à l'age adulte. Le personnage principale (Wirt) étant un adolescent en recherche de lui-même, il n'a jamais réussit à prendre son courage à deux mains et prendre de réelles décision. Dans l'histoire, Wirt essaye de sortir avec une fille mais ne prend pas son courage à deux mains, et cette fille pourrait représenté en quelque sorte son « franchissement de pas ». Durant son voyage dans ce monde appelé « L'Inconnu », il sera entouré de deux figures très marquées, Greg qui est la figure enfantine et pure, et Béatrice qui est la figure adulte et presque maternelle. Wirt est très clairement entre les deux. D'un côté il veut garder son côté enfantin mais d'un autre il essaye de passé à l'age adulte tout en ne sachant pas vraiment comment faire. « L'Inconnu » n'est en fait rien d'autre que l'âge adulte lui-même, Wirt ne connaissant pas ce monde il vas le traverser à chaque épisode et va se rendre compte des responsabilités qu'il doit prendre face à ce monde. D'ailleurs si l'ont réfléchi bien, dans presque chaque épisode on peut voir les différentes choses qui peuvent arriver à l'age adulte. Dans le premier épisode nous avons la figure paternelle qui aime son enfant plus que tout, dans le troisième épisode la dépression etc etc.. Mais la ou l'on remarque réellement que ce voyage est un voyage initiatique pour le personnage principal c'est que tout comme lui, presque chaque personnage qu'ils vont rencontrer dans la série sont des personnages portant un fardeau, et Wirt va donc prendre son courage à deux mains pour les aider à se débarrasser de ce fardeau. Le plus marquant étant celui du bucheron qui est obligé de travailler jour et nuit pour garder la lumière de sa fille allumée. Très bonne transition d'ailleurs pour maintenant parler de la Bête. La Bête est très clairement l'allégorie du fardeau lui-même, car c'est un personnage qui survie en obligeant les gens à avoir un fardeau sur eux le restant de leurs jours. La fin est très significative du passage à l'âge adulte de Wirt car il comprend qu'il n'a pas à continuer à avoir de fardeau sur lui et de prendre son courage à deux mains pour sauver son frère et déclarer finalement sa flamme à Sara, la fille dont il est amoureux.


/!\FIN DE LA ZONE SPOILER/!\


Voilà, vous vous dites sûrement que j'ai parler de pas mal de points, mais si vous ne l'avez pas vu dites vous que je n'ai même pas parler du quart de la série. Cette série fais très clairement partie de mes séries préférés et je pense réellement qu'elle n'a aucun défauts, peut être que vu que j'adore les histoires dans ce registre là, mon regard m'empêche en quelque sorte de remarquer les défauts de la série et si vous voulez en parler dans les commentaires n'hésitez pas. En tout cas merci à tous pour avoir lu jusqu'au bout.

Alvzval
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Créée

le 30 oct. 2015

Critique lue 3.3K fois

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Alvzval

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Le texte de cette critique est tiré d'une vidéo dont voici le lien (je vous conseille fortement de regarder la critique, sinon je pense que vous aurez beaucoup de mal à comprendre la version écrite) :

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