Le Bistro du Jeu Vidéo
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Émission Web YouTube (2018)

Julien, le libéral en croisade contre le wokisme : neutralité prétendue, hystérie et paresse.

Je publie cette critique ici en lien avec cette vidéo https://youtu.be/NSob8stTyqY parce que, apparemment, Julien n'apprécie pas les retours, malgré ses prétentions à l’ouverture. C’est sur Sens Critique du coupi, car si quelque chose est réellement décevant, c’est de tenter d’être entendu et de se retrouver muselé. Voici la critique en question, qui découle d’une immense déception, d’autant plus que mon avis a été 'shadow' par Chièze. La note sévère est désormais encore plus justifiée, alors qu’au départ, un 5 était mon intention. L'hypocrisie et les faux semblants m'écœurent, et ça se reflète clairement dans son approche. Je pense que la critique constructive, même quand elle est dure, devrait être acceptée, mais il semble que pour certains, il vaut mieux vivre dans le déni, mais attention c'est son droit, c'est sa chaine mais cela ne m'empêchera pas d'exprimer un point de vu travailler sur ses virages un peu conservato.


Je réagis rarement à Chièze, mais là, franchement, je suis obligé. Je l'ai toujours suivi, depuis ses débuts sur YouTube et Gameblog, mais depuis qu'il a pris un tournant droite conservatrice tout en prétendant rester neutre, je suis à bout. Et je vais vous expliquer pourquoi. En connaissant le système Chièze, je sais exactement comment il fonctionne, et honnêtement, ça me frustre de voir un ancien chroniqueur de jeux vidéo devenir plus un idéologue confus qu'autre chose. Ce virage vers une "neutralité" qui masque mal ses vraies positions.

Voyons s’il est vraiment ouvert aux critiques constructives, ou s’il préfère nourrir un discours figé.


Je ne comprends pas pourquoi il faut toujours parler politique dans les jeux vidéo. Pourquoi ne pas simplement faire un jeu sans que ça devienne une question de politique de gauche ou de droite ?

Franchement, cette phrase de Chièze me fait tiquer. Dire "je ne comprends pas pourquoi il faut toujours parler politique dans les jeux vidéo" et vouloir tout dissocier de la politique, c’est clairement minimiser un aspect fondamental du média. C’est pas parce qu’il parle pas directement de politique qu’il n’y en a pas dans les jeux. Les récits, les personnages, les mécaniques… tout ça est chargé de messages, qu’on le veuille ou non. Dire qu’on veut "juste un jeu" sans politique, c’est fermer les yeux sur le fait que les jeux ont toujours été le reflet de notre société et de ses enjeux, que ce soit sur la guerre froide, la lutte des classes, ou même les rapports de pouvoir. Et quand la politique ou la diversité ne correspond pas à sa vision, ça devient un problème. C’est pas une question de gauche ou de droite, c’est une question de reconnaître que les jeux vidéo font aussi partie de notre culture et qu’ils véhiculent des messages – politiques ou sociaux – même si ça dérange.


La politique dans les jeux vidéo divise les gens et c’est pour ça que ça me dérange, on doit tous être d’accord, on ne peut pas continuer à mettre de côté la neutralité.

Dire que "la politique dans les jeux vidéo divise les gens" et que ça le dérange parce qu'on doit "tous être d'accord" et préserver la neutralité. Mais là, il tombe dans une généralisation assez simpliste. La politique dans les jeux vidéo, ce n’est pas juste une source de division. C’est un moyen de traiter des sujets qui amènent à réfléchir et qui poussent à élargir les perspectives. Prenons des jeux comme Metal Gear Solid qui parle de la Guerre froide et de la géopolitique, ou Bioshock Infinite qui aborde des questions de racisme et de liberté. Ces jeux ne cherchent pas à diviser, mais à provoquer la réflexion et ouvrir des discussions sur des enjeux sociaux importants.


En se concentrant uniquement sur la "division", Chièze passe à côté de l’aspect éducatif et critique des jeux vidéo. Ces derniers ont toujours été un outil pour explorer des dynamiques sociales, de pouvoir, et même de guerre. Réduire la politique à une simple source de conflit, c'est négliger toute la richesse des messages que les jeux peuvent véhiculer et qui vont bien au-delà du simple clivage.


Les développeurs n’ont pas besoin d’ajouter des personnages féminins ou racisés juste pour faire plaisir à une certaine audience. Cela devient trop politique, et ça nuit à l’expérience.

Alors comme ça la diversité dans les jeux vidéo est quelque chose de forcé, un ajout inutile qui viendrait gâcher l’expérience du joueur ? Mais ce point de vue ignore totalement que l'inclusivité et la représentation sont des aspects essentiels dans un monde moderne et diversifié. Les jeux vidéo, tout comme les autres formes d’art, devraient refléter cette diversité, et ce n'est pas une "imposition", mais une évolution naturelle.


La critique de Chièze semble plutôt exprimer une vision conservatrice, où l’inclusivité serait une sorte de mal nécessaire, plutôt qu’une valeur positive. En réalité, intégrer des personnages variés permet de toucher un public plus large et de donner aux joueurs l’opportunité de s’identifier à des récits plus riches et plus nuancés. Refuser cela, c’est ignorer l’impact profond que la diversité peut avoir sur l’expérience de jeu, en ouvrant de nouvelles perspectives et en enrichissant les histoires racontées.


L’Assemblée est devenue hystérique, tout le monde veut exprimer son avis et ça devient n'importe quoi, ça invective...

En qualifiant les débats de "hystériques", il adopte une critique classique des voix progressistes, souvent associée à un discours conservateur. Cette rhétorique cherche à minimiser les luttes sociales actuelles, comme celles pour l’égalité des genres ou les droits civiques, en les qualifiant d'excès émotionnels et irrationnels. Cela permet de discréditer ces voix en les réduisant à une sorte de débordement incontrôlé, plutôt que de reconnaître les enjeux cruciaux derrière ces mouvements.


En insistant sur la nécessité de "ramener à la rationalité", Chièze tente de désamorcer les discussions sur la diversité, l’inclusion, et d’autres sujets sociaux importants, en les présentant comme trop émotionnels ou non rationnels. Ce discours cherche à étouffer ces débats essentiels, comme si la priorité devait être de "garder les choses sous contrôle" plutôt que de s'engager pleinement dans les sujets qui redéfinissent la société d'aujourd'hui.


Il revient toujours à lui-même et aux attaques personnelles dans ses discours. En parlant de son cas vis-à-vis des développeurs, semble insister sur sa position de victime, plutôt que d’aborder les critiques sur ses opinions ou ses analyses. Au lieu d’accepter la diversité des points de vue et de réfléchir sur le fond des critiques qu'il reçoit, il les présente comme des attaques injustifiées, ce qui lui permet de se poser comme une sorte de cible innocente de la "cancel culture" ou des critiques infondées.


Quand les gens lui font des remarques constructives ou des retours sur des choix, prenons l'exemple de sa réaction au sujet des YouTube Shorts. Lorsqu'il a publié ce format, de nombreux viewers qui ne sont pas des "haters" mais des abonnés investis dans son contenu ont exprimé que le Short n'était pas à la hauteur de ses standards habituels et qu'il avait mal utilisé les shorts, en le considérant comme inutile ou peu pertinent, il ne prend pas ça comme une critique valide, mais il préfère réagir comme si c'était de la haine gratuite, alors que ce sont juste des avis d'abonnés réguliers. C’est toujours cette attitude de victime qui revient. Ça devient frustrant parce que, au lieu de se remettre en question, il préfère tout ramener à lui et se positionner comme la cible d’attaques injustifiées.


Il a certes provoqué des réactions disproportionnées de la part de la communauté, surtout à l’époque de Gameblog, même misterMV se moquait de lui, mais aujourd’hui, au lieu d’accepter les retours, il se positionne toujours comme une cible des "haters" ou de la "cancel culture". Ce n’est pas en se mettant dans cette position qu’il va avancer ou réfléchir sur le fond des critiques qu’il reçoit. Il sclérose ses opinions et ne voit plus les autres que comme des haters. Cela limite sa capacité à évoluer et à améliorer son contenu, en restant figé dans une position défensive.


Franchement, je trouve que Julien Chièze adopte une fausse posture de neutralité qui masque bien une position conservatrice. Quand il dit que "la politique dans les jeux vidéo divise", il semble ignorer que la politique a toujours été présente dans les jeux, que ce soit à travers des thèmes comme la guerre froide dans Metal Gear Solid ou les questions raciales dans Bioshock Infinite. En insistant uniquement sur la division, il passe à côté de la richesse des messages politiques dans le médium, qui sont bien plus complexes que ça. Dire que "la politique divise", c’est réduire les jeux à une simple question de désaccord, alors qu’ils peuvent ouvrir des discussions importantes.


Derrière sa critique de la "politisation", ce qui le dérange vraiment, c’est la diversité dans les jeux. Quand il parle de "personnages féminins ou racisés", il semble plus gêné par leur présence que par le fait qu’ils soient intégrés dans une narrative politique. Il les associe à une forme de "wokisme", comme si leur inclusion était un mal nécessaire. Mais c’est justement cette diversité qui enrichit l’expérience des joueurs et reflète une société de plus en plus variée. Si un personnage est mal représenté, c’est une critique à faire, mais ne pas accepter la diversité en soi comme partie intégrante de l'évolution des jeux, c'est une vision rétrograde.


Et son discours sur la "polarisation" et l’"hystérie" dans l’Assemblée ? C’est un peu une manière de vouloir minimiser les tensions actuelles en les réduisant à des excès émotionnels. Il semble suggérer qu'il faut revenir à une époque où les débats étaient "rationnels" et "calmes", ignorant le fait que ces tensions sont une réponse à des inégalités réelles. En qualifiant ces débats de "hystériques", il cherche à étouffer des discussions importantes sur la société et la diversité.


En fin de compte, Julien Chièze donne l'impression de vouloir une "neutralité" qui est en réalité une forme de conservatisme, une macronisation de l'esprit, en rejetant les évolutions naturelles de la société et des jeux vidéos et en l'essentialisant via le contenu d'Ubisoft.

Il y a une forme de déni des réalités sociales et politiques qui influencent les jeux vidéo et les médias en général (Cinémas, livres, BD, sociétés, internet, jeux vidéos...), ce n'est plus de l'ignorance, il n'est plus un "journaliste", mais un idéologue avec cette vidéo.


Personnellement,

Je n'apprécie pas le Yasuke d'Ubisoft, mon problème n'est pas tant l'inclusivité en soi ou la volonté de représenter des personnages de différentes origines, mais plutôt la manière dont cette représentation peut parfois être réductrice et stéréotypée. Dans le cas de Yasuke, par exemple, la façon dont il est présenté dans le jeu donne l'impression que la culture africaine, et plus particulièrement celle des peuples d'Afrique subsaharienne, est réduite à des éléments associés uniquement à des stéréotypes afro-américains, le rap ou les dreadlocks.

Équipe multiculturelle mon œil.

C’est un peu comme avec Altair dans Assassin's Creed. Le personnage est censé représenter un héritage culturel arabe ismaélite, mais au lieu de ça, il se retrouve à porter une identité tellement diluée qu’il pourrait être n’importe qui. Il n’est pas vraiment arabe, en fait, il est métissé et son ancêtre est un Anglo-saxon, probablement pour plaire au public américain, mais cela reste politisé par les conflits et les enjeux politiques reflets de notre époque.


La politique est amenée dans les jeux vidéo et c'est loin d'être nouveau, et dire que ça ne devrait pas exister, c’est une pure stupidité. D'ailleurs cela m'intérroge sur les priorités de condamnation de Chièze... Franchement, combien de fois dans des jeux comme Call of Duty ou d’autres FPS, les joueurs ont tué des soviétiques, russes, des arabes, ou des "ennemis" caricaturés dans des contextes de guerre et de propagande ? (ils ont tout de même utilisé un vrai crime de guerre qu'ils ont reporté aux russes par exemple pour COD2019) C’est de la politique intégrée, depuis toujours, dans les jeux, et celle ci est loin d'être la plus belle. Au lieu de nier cette réalité, il faudrait plutôt comprendre comment ça influence la façon dont les joueurs perçoivent certaines cultures et certains événements historiques.


Cependant, ce n'est pas ce qui dérange Julien Chièze et c'est pour cela que je suis autant critique.


Les joueurs ont toujours été alimentés par le révisionnisme ou la propagande et les questions sociétales sur de nombreux jeux, en fait ce qui a échoué... c'est la réflexion française qui n'est qu'en surface aujourd'hui et binaire sur les réseaux, et Julien Chièze participe à cela parce que c'est simple (consciemment ou non), il fait réagir, ça ne mange pas de pain.

C'est un domaine qu'il ne maîtrise pas, mais il y va.


Julien,


Tu te dois de comprendre que la polarisation croissante des débats dans notre société se reflète directement dans les médias, mais aussi dans les jeux vidéo. On voit un fossé de plus en plus net entre progressistes et conservateurs, et la question de l’inclusivité, de la diversité et de la représentation devient un terrain de conflit, c'est normal. Ce qui ne posait pas de problème auparavant, comme la présence de personnages féminins forts dans des jeux comme Tenchu, devient aujourd’hui un point de friction. Des jeux comme Ghost of ou d’autres qui mettent en avant des personnages féminins suscitent des critiques, et au lieu de remettre en question cette réaction, tu tombes dans le travers de la politisation que tu critiques.


Ce phénomène est exacerbée par la montée de l’extrême droite et la radicalisation politique dans le monde. Quand des partis comme le RN prennent de plus en plus de place, leur discours inspiré de l'alt right, influence même des domaines qui, jusque-là, étaient censés rester à l’écart de ces tensions, comme les jeux vidéo, tik tok ou youtube. Ce qui est perçu comme une démarche d'inclusivité dans les jeux devient, pour une partie de la population, une attaque contre les "valeurs traditionnelles", une division plus marquée entre une gauche progressiste et une droite conservatrice.


Il y a aussi le soft power américain qui importe son conflit sociétal. Les entreprises comme Ubisoft, en dépendant de leurs intérêts en Amérique, se trouvent directement alignées sur cette dynamique. La politique américaine influence désormais la production de jeux vidéo, et cela se traduit par une gestion des valeurs et des représentations qui n'est pas uniquement issue d'une vision locale mais bien d'une volonté de se conformer à un marché global qui est de plus en plus polarisé.


Tu devrais rester sur un terrain que tu maitrises ou faire pour une fois, un vrai travail de journaliste plutôt que de faire le rapporteur sur ce sujet comme si c'était juste du JV, voilà ton erreur et peut-être une volonté de générer du clique sur des contenus trop sérieux.


Bref, j'ai cessé d'écouter Julien Chièze. S'il ne veut pas de politique, moi je n'ai pas envie de suivre un type qui récupère les titres politiques de Valeurs Actuelles et de l'alt-right sur le Jeux vidéos.

Zebrax3000
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Créée

le 6 nov. 2024

Critique lue 3 fois

Zebrax3000

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