Le Diable et moi
6.4
Le Diable et moi

Série The CW (2007)

Quand ta vie devient une galère… littéralement diabolique

Le Diable et Moi, c’est un peu comme si un jour tu allais tranquillement faire tes courses, et BAM ! Tu apprends que tes parents ont vendu ton âme au diable avant ta naissance. Et là, sans même avoir le temps de te demander si c’est légal, tu te retrouves à traquer des âmes échappées de l’enfer pour Satan en personne. C’est la vie de Sam Oliver, un loser attachant qui, entre son boulot monotone dans un magasin d’électroménager et ses soirées avec ses potes glandeurs, doit soudainement jongler avec des missions surnaturelles dignes d’un super-héros... sauf qu'il n’a ni cape, ni pouvoirs spéciaux.


L’idée de départ est un pur délire. Sam, joué par Bret Harrison, découvre le jour de ses 21 ans que ses parents ont signé un pacte diabolique avant sa naissance, et voilà que le Diable (incarné par Ray Wise, qui vole la vedette avec son charisme malicieux) débarque pour lui annoncer la nouvelle : il doit traquer des âmes échappées de l’enfer et les renvoyer d’où elles viennent. Rien que ça. Alors, en plus de vendre des aspirateurs, Sam doit maintenant capturer des démons. La vie d’adulte, quoi.


Ce qui fonctionne dans Le Diable et Moi, c’est son ton léger et décalé. La série n’essaie jamais de se prendre trop au sérieux, et c’est ce qui fait son charme. Sam est l’anti-héros par excellence : il galère dans son job, il n’a aucune idée de comment gérer sa vie sentimentale, et maintenant, il doit gérer Satan en prime. Son duo avec le Diable est un vrai régal : Ray Wise joue un Satan séducteur, drôle et terrifiant à la fois, qui prend un malin plaisir à manipuler Sam tout en lui donnant des petits conseils de vie tordus.


Les potes de Sam, Sock (l’ami lourdingue mais attachant) et Ben (le plus raisonnable des trois), apportent une bonne dose d’humour potache et de situations cocasses. À chaque épisode, l’équipe se lance dans des quêtes absurdes pour capturer des âmes en cavale, souvent armés d’objets totalement ridicules que le Diable leur fournit (genre un grille-pain ou un thermos qui capture des démons). Le côté bricolage donne un charme indéniable à la série, et on apprécie de voir des personnages qui se démènent avec des moyens du bord dignes de MacGyver en mode surnaturel.


Cependant, si l’humour fonctionne, Le Diable et Moi a du mal à trouver un véritable fil conducteur. Chaque épisode suit un schéma assez répétitif : Sam reçoit une mission du Diable, il galère à capturer l’âme en question, il finit par y arriver de manière rocambolesque, et la série passe à l’épisode suivant. Ce format, s’il est divertissant au début, finit par s’essouffler. On attend de vrais enjeux, des évolutions dans les relations entre les personnages, mais la série reste souvent dans une zone de confort humoristique sans vraiment explorer ses potentialités dramatiques.


La relation entre Sam et Andi, son amour de toujours, est un autre point qui pourrait frustrer. Si Andi est un personnage adorable et un peu lisse, leur romance avance à la vitesse d’un escargot en pleine sieste. On aimerait voir cette relation évoluer de manière plus dynamique, mais comme beaucoup de séries du genre, elle est étirée pour maintenir le suspense (un peu trop parfois).


Visuellement, la série n’a pas un énorme budget, mais elle fait avec ce qu’elle a. Les effets spéciaux sont corrects sans être époustouflants, mais ce n’est pas vraiment le but. Le Diable et Moi mise plus sur l’humour et l’absurde que sur des scènes d’action spectaculaires. Les démons et créatures surnaturelles que Sam doit affronter sont souvent plus bizarres qu’effrayants, et ça contribue au ton global de la série : c’est léger, c’est fun, et ça ne se prend pas au sérieux.


Le vrai atout de la série, c’est bien sûr Ray Wise en Satan. Chaque scène avec lui est un pur bonheur. Il incarne un Diable à la fois charmant et machiavélique, et sa relation avec Sam oscille entre mentorat perverti et manipulation subtile. C’est un peu comme si le Diable était ton oncle cool, mais totalement diabolique (dans tous les sens du terme). Il tire les ficelles, donne des conseils à la fois cyniques et hilarants, et on sent qu’il prend un plaisir immense à rendre la vie de Sam un enfer (littéralement).


En résumé, Le Diable et Moi est une série légère, drôle et décalée qui réussit à rendre une situation absurde tout à fait divertissante. Le charme de Sam, l’humour potache de ses potes, et surtout, l’interprétation magistrale de Ray Wise en Diable malicieux font de cette série une agréable surprise, même si elle souffre parfois de son format répétitif et d’un manque d’évolution narrative. Si tu cherches une série sans prise de tête, avec des démons capturés à coups de grille-pain et des situations toujours plus absurdes les unes que les autres, Le Diable et Moi saura te divertir… avec peut-être un petit pacte avec le Diable en bonus.

CinephageAiguise
6

Créée

le 29 oct. 2024

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Le Diable et moi

Le Diable et moi
thoulassi
4

Critique de Le Diable et moi par thoulassi

C'est dommage,pourtant ça commençait bien mais très vite la série a perdu le rythme et n'arrive plus à retenir l'attention du spectateur

le 7 nov. 2010

2 j'aime

Le Diable et moi
Cynique75
4

Mon nom est Sam et je travaille pour le diable

A l'âge de 21 ans, Sam découvre que ses parents ont vendu son âme au Diable avant sa naissance. Satan en personne réclame aujourd'hui son dû ! Il exige que Sam le serve en tant que chasseur d'âmes...

le 5 nov. 2015

1 j'aime

Le Diable et moi
Hawk
3

Critique de Le Diable et moi par Hawk

Je voulais la découvrir car Kevin Smith a travaillé sur le projet. On retrouve son style dans les dialogues. L'idée est sympa au départ, mais après le visionnage de quelques épisodes, l'intérêt...

Par

le 7 janv. 2011

1 j'aime

Du même critique

Astérix le Gaulois - Astérix, tome 1
CinephageAiguise
7

Quand tout a commencé avec une potion magique, des baffes et un centurion

Avec Astérix le Gaulois (1961), René Goscinny et Albert Uderzo posent les bases d’une saga légendaire, où les baffes volent aussi vite que les sangliers passent à la broche. Ce premier opus, bien que...

il y a 7 jours

2 j'aime

Le Jeu de la mort
CinephageAiguise
8

Quand la survie devient un art du spectacle

Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...

le 20 nov. 2024

2 j'aime